Cela fait maintenant quelques semaines que les étudiants sont de retour sur les bancs des facultés d’économie. Les futurs dirigeants d’entreprises, banquiers ou assureurs y apprennent les bases de la finance, leur futur outil de travail. Or, l’enseignement qu’ils reçoivent n’a que très partiellement intégré les expériences de la dernière crise, qui s’est déroulée il y a dix ans pourtant.
C’est du moins ce que dénonce un pilier académique, Marc Chesney, responsable du département de banque et finance de l’Université de Zurich et auteur du livre «La crise permanente» (Quanto, 2018).
Vous dénoncez l’inertie des sciences économiques à réformer leur enseignement malgré les leçons de la crise financière. Comment l’expliquez-vous?
Cette incapacité est le problème central. Le corps professoral se doit d’identifier et de comprendre les causes des dysfonctionnements qui débouchèrent sur la crise de 2007-2008 et de chercher des solutions. Il revient à chacun de ses membres de prendre...