Sur une route de campagne reliant Rosario, troisième ville d’Argentine, aux petits villages de la province de Santa Fe, les champs de soja s’étendent à perte de vue. A chaque nid-de-poule, les camions de cargaison laissent échapper des centaines de grains qui rebondissent sur le bitume brûlant. Cette province est la principale productrice de soja du pays. Ancien «grenier du monde», au début du XXe siècle, l’Argentine est, aujourd’hui, le troisième producteur mondial de soja, derrière les Etats-Unis et le Brésil, et le premier exportateur d’huile et de farine de soja. Ce précieux oléoprotéagineux représente 5,5% du PIB argentin: rien d’étonnant à ce qu’on le surnomme l’«or vert» du pays.
A Berabevu, petite bourgade située au sud de cette région agricole fertile, la majorité des 2000 habitants dépendent de l’agriculture. Sous le soleil de l’été austral, Ricardo Ferrari, agriculteur d’une soixantaine d’années, scrute fièrement les 80 hectares de soja...