Depuis plusieurs mois, entre le gouvernement libanais et la puissante banque centrale se joue en coulisses un bras de fer dont l’issue influencera largement l’avenir du petit pays méditerranéen en proie à la pire crise économique de son histoire.
Jugé «indispensable» par Emmanuel Macron, l’audit de la banque centrale se heurte à la loi du secret bancaire de 1956, qui a contribué à façonner le mythe du Liban, «Suisse du Moyen-Orient». Les atermoiements de Banque du Liban sont largement interprétés comme une «tentative de noyer le poisson», selon l’économiste Sami Nader. «Le gouverneur de la banque centrale protège les dernières murailles du château fort. Si elles tombent, nous allons découvrir la vérité et les infractions de la classe politique dirigeante», analyse l’avocat fiscaliste Karim Daher.
L’audit fait partie d’une liste de réformes nécessaires avant tout déblocage d’une aide internationale, dont le Liban a urgemment besoin. Tous les indicateurs sont...