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Jobeo bouscule le marché romand des sites d’emploi

Après deux ans, la startup confirme son implantation dans le marché romand. Le site jobeo.ch entend bousculer le monopole tenu par Jobup.

06 févr. 2017, 23:31
/ Màj. le 07 févr. 2017 à 00:01
L’équipe de Nyon de Jobeo SA

Le monopole romand des sites d’emploi pourrait être bousculé par un nouveau venu. Créé en Valais en 2013, sous l’égide de la fondation pour l’innovation The Ark, la startup Jobeo enregistre une croissance à deux chiffres avec +20% de trafic en 2016 par rapport à l’exercice précédent et plus de 115 000 visites mensuelles.

Le leader du marché romand Jobup comptabiliserait plus de 900 000 visites selon SimilarWeb, un fournisseur de service d’audience sur internet, avec une croissance stable de son trafic à +2 pour cent.

Un modèle simple

Créée à Sion par Malik Hammoutène, l’entreprise a été pensée en réaction à une décision stratégique du leader du marché, Jobup. «Lorsque je travaillais dans le développement web, un client qui travaillait dans les RH m’a annoncé que Jobup allait doubler ses prix. Très énervé, il m’a demandé de lui faire une offre pour créer un nouveau site d’emploi. J’ai réfléchi à ce que je pouvais améliorer et, après un week-end de réflexion, je me suis lancé», explique-t-il.

La principale différence de Jobeo se situe au niveau du moteur de recherche, très simplifié, comme Google. «On a choisi un modèle où il n’est pas nécessaire de remplir de nombreuses catégories. Il suffit de rentrer tous ses critères dans la barre de recherche. De plus, on a un très fort ancrage local grâce à plusieurs partenaires régionaux et nos prix se veulent très compétitifs pour attirer les entreprises.»

Une nouvelle peau

Dans les sphères de l’économie numérique, le proverbe «qui n’avance pas recule» est de rigueur. Très dynamique, le marché des jobboards (plateformes internet dédiées à l’emploi) demande des évolutions et mises à jour constantes. Jobeo vient de miser sur un nouveau design et des fonctionnalités supplémentaires. «La concurrence ne dort pas. Nous nous devons d’améliorer constamment l’expérience utilisateur et rafraîchir le design tout en gardant notre style», précise Malik Hammoutène.

Afin de continuer à gagner des annonceurs, la jeune entreprise n’entend pas s’arrêter en si bon chemin. Olivier Ouhioun, son directeur des ventes, avoue lorgner vers la Suisse alémanique. «Oui, on s’intéresse à ce marché. Les prochaines étapes consisteront à traduire le site et nouer de nouveaux partenariats.» Uniquement la Suisse alémanique? «Comme on sera lancé dans un processus de traduction, il n’est pas impossible qu’on en profite pour rajouter une version anglaise et développer notre marché également vers la Genève internationale.»

Le défi mobile

En 2016, Jobeo comptait plus de 250 clients actifs pour 4000 annonces en continu, soit quatre fois moins que Jobup avec ses 20 000 annonces. «On arrive en deuxième position derrière Jobup. Il faut dire qu’avant notre arrivée, c’était quasiment une situation de monopole sur le marché romand.» Du côté des leaders, on essaye de se rassurer et de continuer à regarder les nouveaux venus avec sérénité. «Depuis 17 ans, on a vu arriver et repartir la concurrence. Pour nous, Jobeo est un acteur parmi d’autres sur ce marché et les cartes n’ont pas vraiment changé», déclare Mara Pasquali, directrice marketing du groupe JobCloud SA, propriétaire de Jobup et Jobs.ch.

Avec le développement ultrarapide de l’internet mobile, les habitudes des utilisateurs ont changé, particulièrement les plus jeunes qui arrivent sur le marché de l’emploi. La startup a enregistré une hausse du trafic mobile de +53% sur 2016. «Avec cette évolution, plein de challenges vont se présenter à nous. Je pense que les jeunes vont continuer à consulter les offres d’emplois sur leur mobile, mais qu’ils attendront d’être chez eux pour postuler. Je réfléchis à un système pour lier plusieurs médiums et ainsi pouvoir gérer les comportements croisés», analyse le directeur.

Vaud en tête

En Suisse, 50% des offres n’apparaissent pas sur les sites d’emploi: «40% sont publiés sur les jobboards, 10% sont des emplois de niche gérés par des cabinets de recrutement et le reste n’apparaît pas sur internet ou seulement sur le site des entreprises», explique Olivier Ouhioun. Jobeo est particulièrement actif dans le canton de Vaud, avec 35% du total des candidatures qui apparaissent sur le site. Suivent ensuite Genève (16%), le Valais (13%), Neuchâtel et Fribourg (10%). Jura, Berne, Bâle et Zurich ne dépassent encore pas la barre des cinq pour cent.

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