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Inégalités salariales: les banquiers gagnent en moyenne 22% de plus que les banquières

Selon un compte rendu publié mardi, les banquiers gagnent en moyenne 22% de plus que les banquières. Cette différence est supérieure à la moyenne suisse dans le secteur privé.

11 juin 2019, 10:29
Avec des disparités salariales de 23,6%, l'inégalité entre hommes et femmes dans la branche est supérieure à la moyenne suisse dans le secteur privé. (illustration)

Les inégalités salariales se sont creusées dans le secteur bancaire en 2018. Alors que les rémunérations fixes ont gonflé dans l'ensemble de 2,9% l'année dernière, elles sont restées stables dans les deux principales places financières - Zurich et Genève.

Dans son compte rendu biennal publié mardi, l'Association suisse des employés de banque (Aseb) constate également un accroissement des disparités salariales entre hommes et femmes, en particulier au niveau de la rémunération variable.

Le sondage mené auprès de plus de 4700 salariés de la branche met en lumière la volatilité de la part variable des rémunérations. Près d'un sondé sur deux a rapporté une variation de bonus par rapport à l'année précédente, pour la moitié une diminution.

Jusqu'à 40% de différence

Avec des disparités salariales de 23,6%, l'inégalité entre hommes et femmes dans la branche est supérieure à la moyenne suisse dans le secteur privé, qui se monte à 14,6% selon les derniers chiffres de l'Office fédéral de la statistique (OFS).

Selon l'association, cette tendance s'explique en partie par le fait que les collaborateurs masculins profitent d'une plus grande longévité auprès d'un même employeur, "ce qui se manifeste par une différence pouvant atteindre 40% pour les bonus", trois fois plus élevée que l'année précédente.

Au niveau des salaires fixes, on assiste même à une inversion de tendance fâcheuse, après la réduction des inégalités observée en 2017. A titre d'exemple, les employés masculins ont vu les leurs augmenter de 7000 francs, contre seulement 1000 francs pour leurs homologues féminines.

Lisibilité et transparence

L'Aseb estime qu'il est de la responsabilité des banques d'expliquer la raison de telles disparités et appelle de ses voeux la lisibilité et la transparence des futures analyses de salaires auxquelles les entreprises seront soumises par la loi à compter de 2020.

L'étude montre enfin un fort degré d'insatisfaction par rapport aux conditions de travail, en particulier dans les grandes banques, plus d'un tiers des sondés se sentant "vides et épuisés" après leur activité, alors qu'un quart ne parvient pas à récupérer et a peur pour son avenir.

A titre de comparaison, la moyenne suisse mesurée par le Secrétariat d'État à l'économie (Seco) se monte à 12% d'insatisfaits.

"Les conditions de travail dans les établissements financiers sont perçues comme particulièrement difficiles", écrit l'Aseb, soulignant l'urgence de la situation, "qui requiert clairement un nouveau changement dans la culture d'entreprise".

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