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Clonage à but alimentaire: Bruxelles renonce à la traçabilité pour ne pas fâcher les USA

Pour ne pas indisposer ses partenaires commerciaux, notamment américains, Bruxelles a renoncé mercredi à bannir la vente de viande ou de lait des descendants des animaux clonés. Elle propose pourtant d'interdire le clonage animal à but alimentaire dans l'Union européenne.

18 déc. 2013, 13:59
** FILE ** In this Tuesday, Oct. 4, 2005 file picture, Priscilla, a cloned calf, left, stands near her surrogate mother, right, in a pasture owned by Viagen, outside of Austin, Texas. Viagen cloned Priscilla from a tissue sample obtained from a slab of Prime Yield Grade 1 Beef from a slaughterhouse. On Tuesday, Jan. 15, 2008, the U.S. Food and Drug Administration said meat and milk from cloned animals is as safe as that from their counterparts bred the old-fashioned way. But the government has asked animal cloning companies to continue a voluntary moratorium on sales for a little longer - not for safety reasons, but marketing ones. (AP Photo/Thomas Terry, File)

La Commission européenne a proposé mercredi d'interdire le clonage animal à but alimentaire dans l'UE. Mais elle a renoncé à bannir la vente de viande ou de lait des descendants des animaux clonés pour ne pas indisposer ses partenaires commerciaux, notamment américains.

"La Commission propose d'interdire la technique du clonage pour les animaux d'élevage et d'interdire l'importation d'animaux clonés vers l'UE", a annoncé le commissaire européen chargé de la Santé, Tonio Borg, au cours d'une conférence de presse.

"Nous proposons d'interdire la technique du clonage à des fins alimentaires et les importations d'animaux clonés", a-t-il insisté. "Mais nous ne faisons pas de proposition sur l'étiquetage" pour la viande de bovins descendants d'animaux clonés, a-t-il ajouté.

"Cela ne veut pas dire que nous n'en avons pas parlé pendant la réunion" de la Commission. "Nous avons discuté de toutes les possibilités, y compris de l'étiquetage de la viande de bovins descendants d'animaux clones, et jugé qu'il fallait procéder à une analyse approfondie", a dit M. Borg.

Jusqu'à 500'000 tonnes importées par an

Au sein de l'Union européenne, le clonage animal à but alimentaire ne se pratique qu'au Danemark.

La viande de clones ne se mange pas en raison du prix très élevé de ces spécimens. Mais leurs embryons et semences sont commercialisés et exportés, et leurs descendants sont élevés en particulier aux Etats-Unis, en Argentine, au Brésil et en Uruguay.

L'UE importe chaque année entre 300'000 et 500'000 tonnes de viande bovine des Etats-Unis et d'Argentine, pays qui ont autorisé le clonage à des fins commerciales, mais n'ont aucun système de traçabilité.

En porte-à-faux avec le Parlement

La Commission, le Parlement européen et les gouvernements avaient échoué une première fois en 2011 à s'entendre sur un encadrement, après trois ans de négociations infructueuses, les Etats jugeant exagérées les exigences de traçabilité des eurodéputés.

Le Parlement exigeait une traçabilité très poussée pour informer les consommateurs de toute trace de viande issue de bête clonée en remontant à plusieurs générations.

Cela aurait imposé aux Etats Unis et à l'Argentine de mener des contrôles qu'ils ne veulent pas réaliser, et l'Union européenne aurait été obligée de bloquer les importations, au risque d'une nouvelle guerre commerciale similaire à celle provoquée jadis par l'interdiction du boeuf aux hormones américain.

L'UE négocie avec les Etats-Unis un accord de libre-échange qui porte notamment sur les normes.

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