Le groupe allemand Bayer a publié mercredi un bénéfice net annuel en très forte baisse de 76,9% par rapport à l’année précédente, lors de laquelle le résultat avait été dopé par le retrait du groupe de sa filiale Covestro.
Le financement de l’achat de Monsanto pèse également sur le bénéfice en 2018, qui ressort à 1,7 milliard d’euros (1,9 milliard de francs), tandis que chiffre d’affaires et bénéfice opérationnel hors effets exceptionnels (Ebitda) ont respectivement progressé de 4,5% et 2,8%.
Avec 39,6 milliards d’euros (45 milliards de francs), le groupe a ainsi atteint son objectif d’un chiffre d’affaires annuel de 39 milliards d’euros, dépassant également le consensus des analystes sondés par Factset (39,3 milliards d’euros).
Les ventes ont même progressé de 13,1% en données non ajustées pour les effets de périmètre et de change.
Mais le bilan annuel reflète surtout les évolutions de périmètre destinées à avaler le géant américain des pesticides et OGM Monsanto, pour trouver de l’argent frais tout en satisfaisant les autorités de la concurrence.
Ainsi, le repli du résultat net s’explique surtout par une base de comparaison défavorable, puisqu’en 2017, le groupe avait bénéficié des 2,2 milliards d’euros levés en se retirant de sa filiale de chimie spécialisée Covestro.
Ensuite, entre juillet et septembre, Bayer a cédé une partie de ses semences et désherbants à son compatriote BASF évitant que sa division agrochimie («Crop Science») ne gonfle au-delà de l’acceptable.
Risques juridiques
Mais le rachat de Monsanto et de son herbicide au glyphosate fait courir des risques juridiques sur Bayer avec plus de 10’000 requêtes judiciaires nourrissant l’inquiétude des investisseurs depuis cette opération d’un montant de 63 milliards de dollars.
Pour 2019, le groupe a confirmé ses objectifs d’un chiffre d’affaires de près de 46 milliards d’euros et d’un Ebitda hors effets exceptionnels de 12,2 milliards d’euros.