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Banques: Credit Suisse condamné à verser 4 millions à un Genevois pour licenciement abusif

Le Credit Suisse a été condamné à verser 4 millions de francs à l'un de ses anciens gérants d'affaires pour l'Amérique du Nord. Il avait été viré en 2014 pour avoir, selon la banque, enfreint les règles. Le banquier affirme pour sa part que son employeur l'a encouragé à tricher durant de nombreuses années avant que le scandale planétaire de la fraude fiscale n'explose.

10 mai 2019, 10:38
La banque avait viré son employé l'accusant de tricherie. Ce dernier s'est défendu en assurant que c'est le Credit Suisse qui l'avait encouragé à enfreindre la loi.

Un ancien gérant en charge de la clientèle américaine a obtenu gain de cause face à Credit Suisse. Le Tribunal des prud'hommes genevois a estimé que le licenciement du banquier en 2014 était abusif, selon un jugement que s'est procuré AWP, confirmant une information rapportée vendredi par Le Temps.

La grande banque a été condamnée à verser 4 millions de francs à ce banquier. Elle devra également payer tous les frais relatifs au procès que le gérant compte mener aux Etats-Unis pour laver son nom, soit plus de 8 millions selon les estimations des avocats du plaignant.

Dans un jugement daté du 4 avril, la justice prud'homale tacle la grande banque, accusée de s'être comportée de "manière critiquable".

Encouragé à tricher

Credit Suisse a "d'abord toléré, voire encouragé le demandeur à enfreindre les règles, dans le but de développer sa clientèle et ses profits sur le marché nord-américain", explique le Tribunal. "Lorsque les relations avec les Etats-Unis se sont tendues, la banque n'a pas hésité à protéger ses propres intérêts et à sacrifier ceux du plaignant", "lâchement abandonné".

Credit Suisse avait licencié le gérant genevois en raison d'entorses répétées et régulières aux directives internes sur le démarchage de la clientèle transfrontalière, américaine en l'occurrence.

Appel annoncé

Contacté par AWP, le numéro deux bancaire helvétique affirme avoir "pris note du jugement qui, à (son) avis, ne tient pas compte des faits en cause et du bien-fondé de l'affaire" et annonce son intention de faire appel.

Le gérant genevois faisait partie des quinze à vingt "employés voyous" pointés du doigt par l'ancien directeur général de Credit Suisse Brady Dougan face au Sénat américain en février 2014, rappelle le Tribunal dans son jugement.

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