En découvrant Marcel, on s’attendrait à le voir sillonner la Route 66 plutôt que les ruelles de Vétroz. Bandana, blouson de cuir, Marcel ne quitte jamais son attirail de biker. Depuis un accident survenu il y a deux ans, il est également inséparable de son fauteuil roulant. A l’occasion de la journée internationale du chien ce 10 octobre, nous le retrouvons en compagnie de Xenia, une Saint-Bernard qui a joué un rôle dans sa rééducation.

Valaisan d’adoption depuis 22 ans, Marcel habite à Vétroz avec son épouse. Il nous y accueille pour revenir sur son parcours et son amour de la liberté, demeuré intact malgré la lésion qui l’a privé de l’usage de ses jambes. Une rencontre à cœur ouvert avec un personnage marqué par l’amour des grands espaces et des grosses cylindrées.

«Tout a commencé par une Vespa» s’amuse-t-il. Une première expérience sur deux roues, départ d’une passion qui l’a mené jusqu’à sillonner les USA durant trois mois avec des motards locaux.

La liberté comme moteur

Des bécanes rutilantes à ses voyages à travers les régions les plus sauvages du globe, la vie de Marcel est rythmée par un idéal: la quête de liberté. Imprégné de la culture des gens du voyage, dont il arbore fièrement le symbole (le hérisson ou «Niglo») tatoué sur son bras, Marcel n’a jamais tenu en place. Un goût pour l’évasion qui a rendu d’autant plus difficile l’acceptation de sa paraplégie, due à un accident de trike, une moto à trois roues. Ce coup du sort aurait pu mettre un terme à sa passion mais sa force de caractère et les nombreux soutiens qu’il a reçus en ont décidé autrement.

Un coup de pouce inattendu

Après deux mois de coma, Marcel est transféré au Centre suisse des paraplégiques de Nottwil (LU), une clinique dédiée à la rééducation complète des personnes paralysées médullaires. Il y entame un long et difficile processus pour réapprendre à vivre. Un parcours suivi avec courage, malgré un moral parfois en berne. «Je pensais sans cesse à toutes les choses auxquelles je devais renoncer», explique-t-il.

Durant son séjour, Marcel reçoit la visite inédite de Xenia, une jeune Saint-Bernard de la Fondation Barry. La thérapie assistée par l’animal fait partie des nombreuses mesures proposées aux patients de Nottwil. Les chiens peuvent avoir un effet très positif sur la santé physique et psychologique des personnes paralysées médullaires, surtout lors de leur rééducation. Marcel s’en souvient: «Ça m’a changé les idées et fait beaucoup de bien. J’y ai souvent repensé. Je lui donnais des caresses, des croquettes, et quelques ordres simples auxquels elle répondait. Xenia m’a aidé à prendre conscience de tout ce que j’étais encore capable de faire.»

Retrouvailles et projets d’avenir

Au cours de notre entretien nous assistons à une scène émouvante: les retrouvailles entre Marcel et Xenia, amenée pour l’occasion. Entre les deux vieux amis, le contact est spontané et chaleureux. Le contexte est parfait pour se laisser aller à l’optimisme et aborder l’avenir. Le biker a un rêve, celui de repartir à l’aventure au guidon d’un trike adapté à son handicap. Connaissant Marcel, gageons que vous l’apercevrez bientôt sur nos routes de montagne, moustache au vent et tatouages apparents.

La Fondation suisse pour paraplégiques s’engage pour la rééducation intégrale de Marcel, et de toute personne paralysée médullaire. Soutenez notre mission en devenant membre sur: paraplegie.ch/marcel

Le biker et le Saint-Bernard

Rencontre avec Marcel : biker de Vétroz devenu paraplégique