Dans l’air glacial d’une nuit d’hiver, l’odeur du vin chaud résiste à celle du feu de bois. Le crépitement des bûches, entassées dans un tonneau, se mêle au son de l’accordéon et des guitares. Une vingtaine de personnes est blottie autour du foyer, imitant l’arc de cercle formé par les caravanes qui les entourent. Certains rient, d’autres chantent. «Le Noël des Yéniches est le plus beau Noël du monde», commente Patrick Birchler. Sédentarisé depuis son adolescence, le Bas-Valaisan est toutefois né et a grandi sur les routes.
Fils d’un ferrailleur et d’une foraine, il sillonne le canton au début des années soixante. La famille s’arrête où et tant qu’il y a du travail. «Accueillants, les Valaisans? Ils attendaient notre venue même!», se souvient Patrick. Sa maman rejoignait les vallées pour y vendre la came: du linge de maison, des sous-vêtements ou autre textile. «À l’époque, les gens ne descendaient pas...