Il y a quelques semaines de cela, ici même dans ma dernière chronique, je vous parlais de l’espoir de retrouver une vie presque normale et une certaine liberté. C’était au début du mois d’octobre, et tous les variants (si j’ose…) étaient au vert. Les chiffres Covid reculaient et la Foire du Valais ouvrait ses portes. Pass Covid inscrit dans le smartphone, on y est allés, comme avant, et cela nous a fait un bien fou, même si je n’ai pas gagné le grand tigre blanc en peluche au tire-pipes.

Deux mois plus tard, la situation a drastiquement évolué. Avec un sentiment d’impuissance qui colle à la peau. Avec cette étrange impression de revivre à chaque fois le même scénario. Ce yo-yo incessant fatigue même les plus optimistes.

Vendredi, le Conseil fédéral a annoncé un nouveau train de mesures après une consultation auprès des cantons, notamment, la recommandation du certificat Covid pour les rencontres privées dès onze personnes (intérieur et extérieur), le port du masque dans tous les espaces fermés et le retour fortement conseillé du télétravail. Bien. Sera-ce suffisant pour lutter contre Omicron, ce nouvel ami qui va nous tenir compagnie pendant quelques mois (avant de se faire piquer la place par un pote plus fort que lui)?

Pourquoi toujours être dans la réaction et pas dans l’action? N’a-t-on rien appris des quatre vagues précédentes?

Je l’espère. Autant je respectais et saluais les décisions du Conseil fédéral jusqu’à maintenant, sa manière bien helvétique de gérer la pandémie de coronavirus, autant je ne comprends plus la stratégie aujourd’hui. Pourquoi les mesures interviennent-elles si tard? Pourquoi toujours être dans la réaction et pas dans l’action, dans l’anticipation? N’a-t-on rien appris des quatre vagues précédentes? L’exemple de notre voisin autrichien est pourtant révélateur. Le pays avait trois semaines d’avance sur nous. Cela n’a pas manqué. La Suisse se retrouve dans une situation préoccupante.

Quelle est l’influence de la votation sur la loi Covid du week-end dernier? Même si le Conseil fédéral s’en défend, on ne m’enlèvera pas de l’esprit que celui-ci a joué la montre. Qu’il peut désormais s’appuyer sur ce résultat positif (62%) pour justifier les mesures. Pourtant, il n’y avait aucune raison de craindre ces mouvements et partis anti-vaccin, anti-Covid et finalement opposés à toute démarche de nos autorités. Ils ont été bruyants et, on le constate maintenant, n’acceptent pas le résultat démocratique. La marge était assez grande, la loi Covid aurait sans doute passé si des mesures avaient été prises plus tôt.

Ces dernières seront-elles suffisantes? J’espère simplement qu’elles permettront d’éviter de nouvelles fermetures et un confinement généralisé. Comme en Autriche, qui a rendu la vaccination obligatoire. Est-ce LA solution? Mon estime de la démocratie et des libertés individuelles répond non. Cet espoir qui s’amenuise à mesure que les vagues se succèdent répond oui.

Toutes les rubriques de notre page réseautage:

Dans le viseur de Bertrand Crittin: «Pourquoi si tard?»