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Chronique politique: De l'Echo des glaciers de Vex aux permis F discriminés

Le rédacteur en chef Vincent Fragnière revient sur l'actualité politique des derniers jours

30 mars 2018, 05:30
Vincent Fragniere, rédacteur-en-chef Le Nouvelliste.     Sabine Papilloud/Le Nouvelliste

Vex: une fanfare qui ose

Dans le val d’Hérens, une fanfare – l’Echo des glaciers de Vex – a choisi de lancer le débat sur l’avenir des communes de la vallée en deuxième partie de son concert annuel. La démarche a pu surprendre, mais elle montre surtout l’intérêt de citoyens pour la chose publique. Un intérêt que l’on n’a pas vraiment retrouvé le week-end dernier lors des élections cantonales de Fribourg et de Berne, qui affichent un taux de participation de 29%. Les Bacounis qui n’auraient pas aimé la démarche de leurs musiciens doivent en avoir conscience. Il vaut mieux une fanfare qui fait causer que des scrutins importants qui n’intéressent pas 70% de la population.

>> A lire: L'Echo des glaciers sur fond de fusion

Constituante: trop de militants pour une liste gauche-droite

Pour l’élection de la constituante, il n’y aura donc pas de liste unique Progrès regroupant tous les partis de droite comme de gauche favorables au projet. Si l’idée a pu paraître prometteuse avant le vote, elle s’est rapidement retrouvée confrontée à deux écueils majeurs: un affaiblissement potentiel de ces partis, concentrés sur une seule liste, face à celles du PDC et de l'UDC et un message difficile à faire passer aux différents militants encore très nombreux en Valais. En effet, un électeur PS aurait de la peine à voter pour un candidat de tendance libérale. Et vice versa. Il reste aux partis traditionnels à avoir sur leurs listes un maximum de citoyens non élus ou non membres des appareils politiques pour que la volonté populaire du 10 mars soit respectée. Car le citoyen non politisé pourra, lui, se présenter sur des listes lancées par Appel citoyen, auquel se joignent désormais le Centre gauche PCS, Entremont Autrement, le RCV et la gauche alternative. Avec un défi de taille à relever: atteindre le quorum de 8% dans un maximum de districts.

>> A lire: Pas de liste unique pour la constituante

Verbier: la population remercie les experts

Près de 2 millions. C’est environ le montant que la commune de Bagnes pourrait récupérer à la suite du rapport d’expertise concernant la construction du parking des Marais verts si l’on additionne les différentes plus-values demandées par les promoteurs du projet et remises en question par les experts. Ceux-ci ont été mandatés par l’ancien Conseil communal sur la proposition de Stéphane Luisier, alors élu, qui n’a pas voulu accepter le décompte final présenté à l’époque. Reste désormais au monde politique bagnard à faire les démarches nécessaires pour cela et aussi à analyser les potentiels conflits d’intérêts liés à ce dossier. Quant au marché public de 570 000 francs non respecté par la commune, il faudra voir si des promoteurs de la place déposeront plainte contre elle pour ne pas avoir eu accès à ces mandats. Non, le dossier des Marais verts n’est pas bouclé, même si le parking donne satisfaction au plus grand nombre.

Permis F: un provisoire à bannir

La Suisse compte 40 000 permis F dont environ 2000 en Valais. Il s’agit de personnes non considérées comme réfugiées mais qui ont obtenu une autorisation provisoire de rester en Suisse en raison de la situation de crise dans leur pays. Sauf que, dans les faits, le mot provisoire ne correspond pas à la réalité puisque seulement un très faible pourcentage d'entre elles doivent finalement retourner chez elles. En 2014, elles étaient 34 sur l’ensemble du pays. Les autres vivent ici provisoirement pendant cinq, dix ou quinze ans avant d’obtenir un permis B. Une situation considérée comme discriminante sur le marché du travail auquel seuls 30% des personnes détentrices de permis F ont accès. En Valais, la Semaine contre le racisme a permis de mettre en évidence cette réalité qui ne satisfait personne et qui a évidemment un coût pour la société. Il devient donc urgent de supprimer le mot «provisoire» pour un permis qui peut être utilisé plus de dix ans dans notre pays. Heureusement, le Parlement fédéral semble en avoir conscience. Reste à se mettre d’accord sur le nouvel intitulé.

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