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Pesticides, Mercosur, Politique agricole 22+… les paysans sont au cœur de décisions importantes en 2020

L’Union suisse des paysans a recommandé vendredi de voter non aux initiatives populaires sur l’eau potable propre et l’alimentation saine et sur les pesticides de synthèse. Elle s’est aussi positionnée sur l’accord de libre-échange avec le Mercosur et sur la Politique agricole 22+.

03 janv. 2020, 10:40
L'Union suisse des paysans recommande le rejet de deux initiatives fédérales. (Illustration)

Les paysans sont au coeur de décisions politiques de poids en 2020. L’Union suisse des paysans demande une stratégie cohérente pour l’agriculture suisse en vue des initiatives populaires, de l’accord de libre-échange avec le Mercosur et de la Politique agricole 22+.

Le secteur agricole veut convaincre les citoyens à dire non aux initiatives «Pour une eau potable propre et une alimentation saine» et «Pour une Suisse libre de pesticides de synthèse», qui seront vraisemblablement au programme des votations fédérales de novembre. Pour lui, ces deux textes n’apportent pas ce qu’ils promettent au premier abord.

En effet, ils vont mettre à mal la production indigène, affirme l’USP dans un communiqué publié vendredi à l’issue d’une conférence de presse à Worb (BE).

Des initiatives «trop extrêmes»

A l’heure actuelle, l’agriculture produit ce qu’achète la population. Cette dernière serait donc déjà en mesure de déterminer la production: elle pourrait par exemple privilégier la production biologique, voire faire de la Suisse un pays 100% bio, avance l’organisation de défense des agriculteurs.

Si les deux initiatives viennent à passer, croire que tout le monde ne voudra aussitôt consommer plus que des produits bio et sera prêt à payer davantage relève de la chimère pour l’USP. En réalité, la production indigène chutera et les produits conventionnels vendus à l’heure actuelle se verront importés, argumente-t-elle.

Mercosur: antithèse des deux initiatives

L’accord de libre-échange avec le Mercosur, qui comprend le Brésil, l’Argentine, le Paraguay et l’Uruguay, constitue un deuxième défi. Il se présente en quelque sorte comme l’antithèse des deux initiatives.

Dans ce cadre, la Suisse «officielle» fait peu état de la durabilité et de la protection des animaux, explique le directeur démissionnaire de l’USP Jacques Bourgeois. Pour les aliments produits en Amérique du Sud, les moyens utilisés et la manière dont les animaux ont été gardés et nourris semblent n’être d’aucune importance.

Là, la Suisse est même prête à faire des concessions qui affaiblissent de manière considérable le système de production local, lequel connaît des conditions très différentes.

Exigences contradictoires

La PA 22+ représente un troisième défi. Cette politique devra résoudre la quadrature du cercle en tenant compte de toutes les exigences contradictoires posées à l’agriculture.

Nul besoin d’être devin pour savoir qu’elle ne réussira pas ce tour de force.
Markus Ritter, président de l’Union suisse des paysans

La PA 22+ devra rendre l’agriculture encore beaucoup plus durable, renforcer le bien-être animal, mais aussi miser davantage sur la compétitivité et le marché. «Nul besoin d’être devin pour savoir qu’elle ne réussira pas ce tour de force», a dit Markus Ritter, le président de l’USP. Aussi l’USP demande-t-elle au Conseil fédéral de définir une stratégie claire et de la suivre de manière conséquente.

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