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Diablerets: exercice de sauvetage pour retrouver des victimes d’avalanche

En cas d’avalanche, deux éléments majeurs influent sur les opérations de sauvetage: la rapidité d’intervention et la coordination des moyens à engager. Vendredi, au Glacier 3000, les secouristes romands ont effectué un exercice grandeur nature.

06 déc. 2019, 16:30
Hélicoptère, chiens et leurs conducteurs, patrouilleurs; tous ont oeuvré pour retrouver les sept victimes ensevelies dans une zone du Glacier 3000.

La Rega et le Secours alpin romand se sont livrés à un exercice grandeur nature vendredi sur le glacier des Diablerets (VD). Objectif: entraîner la rapidité et la coordination, les deux éléments-clés en cas d’avalanche.

Selon le scénario imaginé par les secouristes, et présenté sur place aux médias, sept randonneurs en raquettes ont été emportés par une coulée, en plein coeur du domaine skiable de Glacier 3000.

Arriver sur les lieux en moins de 15 minutes en vital

L’alerte a été donnée à 10h40 à la centrale de la Rega à Zurich. Moins de dix minutes plus tard, un hélicoptère basé à Lausanne débarque sur les lieux. «Quand on nous annonce une avalanche, il y a toujours une montée de stress. Chaque seconde doit être utilisée au mieux», raconte le pilote Werner Marty, responsable de la base lausannoise.

Depuis ses différentes bases, la Rega doit pouvoir rallier chaque endroit de Suisse en moins de 15 minutes.

Passé ce quart d’heure, les chances de survie chutent drastiquement.
Christian Reber, président du Secours alpin romand

Arrivé à Glacier 3000, l’hélicoptère survole l’imposante coulée d’environ 200 m sur 300 m, dans laquelle les sept figurants ont été disséminés. «Il faut d’abord être certain de pouvoir se poser en toute sécurité, et notamment vérifier que toute l’avalanche est descendue», relève Guido Guidetti, chef de la formation au SARO, tandis que l’hélicoptère longe les corniches de l’Oldenhorn.

 

 

Chiens indispensables

Lorsque le site est jugé sûr, l’équipage débarque, à savoir un spécialiste en sauvetage héliporté, un médecin urgentiste et un conducteur avec son chien. «C’est une composition idéale», remarque M. Guidetti, précisant que l’apport du chien n’est pas toujours possible dès la première rotation.

La présence des chiens est pourtant indispensable. «Ils remplacent tous les appareils», affirme M. Reber. Il explique qu’un chien peut sentir une personne ensevelie jusqu’à 4 à 5 m de profondeur.

 

Vendredi aux Diablerets, l’hélicoptère est revenu quatre fois sur le site de l’avalanche, amenant à chaque fois un chien et des sauveteurs. «Après la phase d’urgence, il faut passer à la phase d’organisation», indique M. Guidetti, tandis que les secouristes quadrillent la coulée, sondant et creusant lorsqu’un chien leur signale une présence.

Un hélicoptère survole également l’avalanche pour y repérer d’éventuels signaux de DVA (détecteurs de victimes d’avalanche). «Près de 90% des skieurs de randonnée en porte un. Mais c’est beaucoup moins fréquent chez les skieurs classiques qui s’aventurent hors des pistes», regrette M. Guidetti.

Une vocation

Peu avant midi, le septième figurant est extrait de l’avalanche et l’opération s’achève. «Nous menons ce genre d’exercice de grande envergure une à deux fois par année. Le reste du temps, de nombreux entraînements spécifiques sont effectués», note M. Guidetti.

Devenir secouriste exige «un fort engagement», reconnaît M. Reber. Et d’autant plus que les membres du SARO ne sont pas rémunérés lors de leurs entraînements et formations. Seules leurs interventions sont rétribuées par la Rega.

Nous manquons de monde. Il est de plus en plus difficile d’assurer les piquets.
Mattia Corti, responsable du domaine cynophile

Le président du SARO raconte aussi que l’enchaînement des sauvetages peut finir par peser psychologiquement. «Nous faisons un maximum de débriefing pour vider la charge émotionnelle. Mais parfois, ça reste lourd», confie-t-il.

Malgré tout, la vocation continue de se transmettre et le SARO ne connaît pas difficulté à recruter. A une exception près toutefois: les conducteurs de chien, dont la formation est longue et astreignante.

«Nous manquons de monde. Il est de plus en plus difficile d’assurer les piquets», indique Mattia Corti, responsable du domaine cynophile. Il explique que quatre couples sauveteur-chien peuvent actuellement être engagés en Suisse, tandis que sept autres se trouvent en formation.

20 morts en moyenne chaque hiver

Même si les moyens mis à disposition sont importants en Suisse, les avalanches continuent de tuer. En moyenne, 20 personnes périssent chaque hiver dans le pays.

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