Votre publicité ici avec IMPACT_medias

Des éoliennes en plein ciel, grâce à des cerfs-volants qui captent l’énergie du vent

Pour capter l’énergie éolienne, il n’est pas indispensable d’ériger des mâts d’acier supportant d’immenses hélices: des cerfs-volants retenus par des filins peuvent s’en charger. En Suisse, l’Empa étudie cette technologie depuis plusieurs années.

01 oct. 2019, 13:17
Vol d’essai sur les hauteurs de Chasseral: le prototype s’est élevé dans le ciel, y a tourné 30 mn en produisant de l’électricité avant de se reposer de lui-même sur sa plateforme de départ.

Les spécialistes du Laboratoire fédéral d’essai des matériaux et de recherche (Empa) progressent dans le développement de cerfs-volants capables de capter l’énergie éolienne. Un mois avant le lancement d’un nouveau prototype, ils se rendront à la mi-octobre à la 8e Conférence sur l’énergie éolienne à Glasgow.

 

 

La spin-off TwingTec planche sur ce projet depuis 2013. Le but? Exploiter le vent avec un cerf-volant relié par un filin à un tambour couplé à un générateur en se faisant emporter vers le ciel dans un mouvement hélicoïdal, résume l’Empa mardi dans un communiqué. Lorsque le filin serait entièrement déroulé, le cerf-volant redescendrait vers son point d’attache, laissant le filin se ré-enrouler autour du tambour.

Structure à ailes rigides

Après plusieurs prototypes, les chercheurs ont réorienté leurs recherches vers une structure à ailes rigides. La commande multi-filins a été abandonnée au profit d’une commande à volets de type avion.

«Le grand défi n’est pas le vol en soi, mais l’automatisation du décollage et de l’atterrissage», précise le directeur de TwingTec Rolf Luschinger. Le prototype TwingTec T 28, un engin de trois mètres d’envergure, est parti dans le ciel au-dessus du Chasseral (BE) en toute autonomie l’automne dernier. Il a produit de l’électricité pendant 30 minutes puis est revenu se poser de lui-même sur sa plateforme.

Rolf Luchsinger, PDG de TwingTec, aux côtés du prototype T 29. Empa

 

TwingTec souhaite tester un nouveau prototype cet automne. Le T 29 devra pouvoir rester en service «une longue durée», fournir 10 kW et les injecter dans le réseau. Le groupe bernois BKW distribuera le courant généré par l’expérience. Les connaissances acquises par les essais en vol du T 29 doivent conduire à la première production en série, celle du TT100, un cerf-volant de 15 mètres d’envergure, ajoute l’Empa.

Nos clients potentiels, ce sont les mines, les communautés isolées, les îles.
Rolf Luschinger, directeur de TwingTec

Iles et régions peu peuplées

Même s’ils parviennent à leurs fins, les ingénieurs de TwingTec ne visent pas la Suisse comme marché cible pour commercialiser leur technologie. «Nos clients potentiels, ce sont les mines, les communautés isolées, les îles. Autant d’endroits qui utilisent actuellement des générateurs diesel bruyants, polluants et dont le carburant doit être acheminé au prix fort», analyse M. Luschinger.

Selon TwingTec, ses cerfs-volants autonomes permettraient d’économiser du carburant et, à moyen terme, de produire l’intégralité de l’énergie nécessaire. A long terme, les plans du PDG de la spin-off sont encore plus ambitieux: installer des parcs flottants de cerfs-volants sur la mer. La place et le vent n’y manquent pas, et personne n’est dérangé.

Votre publicité ici avec IMPACT_medias