Le FC Thoune demeure une énigme pour le FC Sion. L’équipe valaisanne concède sa deuxième défaite de la saison face aux Bernois. Toujours à Tourbillon et toujours par un but d’écart comme lors du premier épisode en septembre. La différence réside dans le scénario. La formation de Didier Tholot a accusé trop de déchet technique et d’approximations dans son jeu pour maîtriser ce choc. La vivacité et la tonicité ont semblé émoussées.

«Nous avons eu moins de jeu dans la profondeur, moins de courses vers l’avant», concède l’entraîneur du onze valaisan. «Cela dit, il faut rester positifs et ne pas tout brûler. Ce qui fait vraiment ch… est de lâcher des points contre un concurrent direct qui revient sur nous. Des bêtes noires existent dans le sport. Thoune l’est devenu pour nous.»

Récupérer Bua au plus vite

Son groupe bénéficie d’une pause de deux semaines pour recharger les batteries et raviver un élan freiné. L’intervalle sera aussi bénéfique afin de récupérer Kevin Bua, une nouvelle fois indisponible sur blessure. Aucun élément du contingent ne s’exprime dans le profil du Genevois. Et cette absence se ressent dans le jeu.

«Une coupure ne tombe jamais bien quand tu perds et que tu vis durant deux semaines avec une défaite», conclut Didier Tholot.

Une banderole des supporters valaisans pour les victimes du drame de Tete Blanche lors de la rencontre de football de Challenge League entre FC Sion et FC Thun le vendredi 15 mars 2024 au stade de Tourbillon a Sion. (KEYSTONE/Jean-Christophe Bott) © © KEYSTONE / JEAN-CHRISTOPHE BOTT

Les supporters du Gradin nord ont affiché un message de soutien aux familles des victimes du drame de Tête-Blanche en la mémoire desquelles une minute de silence a été observée avant le coup d’envoi. Keystone

L’homme du match

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Une nouvelle performance exemplaire pour l’élément le plus tonique du onze valaisan. Ses contrôles du ballon sont maîtrisés, ses projections vers l’avant amènent constamment du danger devant le filet thounois. Son centre offre une première possibilité d’égalisation à Berdayes qui ne l’exploite pas (31e). Toute sa volonté s’exprime dans le duel aérien gagné qui lui permet de prolonger le ballon vers Sorgic dans la surface de réparation sur le ballon qui donne le pénalty de l’égalisation provisoire à son équipe (39e). Le défenseur et animateur du couloir droit s’arrache encore à vingt minutes de la fin lorsqu’il dépossède Janjicic du ballon d’un tacle magistral. Il a été à la hauteur de l’événement.

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Thoune adresse trois tirs cadrés durant la rencontre, deux terminent dans son filet sans qu’il en porte la responsabilité. Il montre une fébrilité inhabituelle pour détourner le cuir en coup de coins sur le troisième (22e). Il utilise bien souvent ses pieds pour relancer le jeu. Un exercice qu’il maîtrise bien. Engagé dans les seize mètres bernois durant le temps additionnel, il refuse de regagner son but quand Didier Tholot le lui ordonne depuis la ligne de touche.

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Une performance solide dans les duels dont il remporte la majorité. Moins entreprenant dans sa relance et avec le ballon au pied que lors des rencontres précédentes.

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Une transformation impeccable du pénalty qui donne une égalisation provisoire à la formation sédunoise (39e). Comme Schmied, il gagne ses duels à l’image de ceux qui l’opposent régulièrement à Gutbub sur le côté gauche de la défense valaisanne. Comme lui, il ne trouve pas toujours la relance qui pourrait donner une transition rapide à son équipe.

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Il s’exprime en dessous de ses standards contre son ancienne équipe. Beaucoup trop large au marquage de Gutbub, il laisse à l’attaquant bernois la liberté nécessaire pour ouvrir la marque dès les premières minutes (3e). Il enchaîne les centres qui ne passent pas le premier défenseur situé sur leur trajectoire. Des interventions défensives réussies ne les compensent pas.

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La performance du Brésilien évolue sur courant alternatif. Un geste technique de grande classe lui permet une ouverture modèle vers Berdayes sur le côté gauche (38e). Une prise de ballon manquée fait avorter un mouvement prometteur de son équipe à l’entrée de la surface de réparation (83e). Il n’évolue pas dans le même registre que Bua et cela se ressent dans le jeu sédunois.

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Sa qualité de passe ne s’exprime jamais. Trop discret pour un match de cette dimension. L’absence de Bua a son côté explique-t-elle cet effacement face à une opposition aussi coriace? Comme Baltazar, il ne possède pas la capacité de percussion et de prise des intervalles du Genevois. Sion en souffre.

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Sorti sur blessure dès la 12e, il a trop peu joué pour être noté.

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Entré en jeu pour Bouchlarhem, il exerce une pression constante sur la défense bernoise. Ses percussions sont à l’origine de la majorité des occasions valaisannes, notamment par des décalages ou des passes en retrait remarquables d’inspiration. Ses coéquipiers ne les exploitent pas. Il a commencé le match sur le banc parce que Didier Tholot «ne l’a pas senti durant la semaine» selon les termes du technicien français.

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Pas dans un grand soir comme le prouve l’enchaînement manqué sans opposition qui l’empêche de filer seul au but durant le temps additionnel de la période initiale (45 + 2’). Il ne se retrouve jamais en position de tir. Sa volonté lui permet d’arracher la faute qui donne le pénalty de l’égalisation provisoire à son équipe (39e).

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Il ne ménage pas ses efforts dans les courses. Mais ses initiatives n’aboutissent pas soit par manque de lucidité ou de justesse technique. La première se marque dans une percussion prolongée en solitaire qui n’aboutit pas (20e). La deuxième lorsqu’il place le ballon largement au-dessus du but bernois en reprenant à douze mètres un centre de Lavanchy (31e). Matic repousse le cuir quand il centre le cadre (38e). Chipperfield rate son contrôle quand il le décale parfaitement à l’entrée de la surface de réparation.

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Un match presque inclassable pour l’ancien joueur du FC Bâle. Il manque cruellement de précision et de justesse dans le dernier geste. Ses centres, dont trois dans les huit premières minutes, ne trouvent jamais de coéquipier devant le filet bernois parce que mal ajustés. Il rate la cible sur un décalage de Chouaref qui le lance sur le côté gauche de la surface thounoise (34e). Ses capacités techniques devraient lui permettre de maîtriser ces gestes. Il les exprime par quelques passes remarquablement exécutées.

Souza, Kronig et Rusev sont aussi entrés en jeu

Le barème
10 Match parfait
9 Match exceptionnel
8 Très bon match
7 Bon match
6 Match satisfaisant
5 Match moyen
4 Match insatisfaisant
3 Mauvais match
2 Très mauvais match
1 Match exécrable
0 Comportement inadmissible

1 FC Sion (1)

0 FC Thoune (1)

Stade de Tourbillon, 9820 spectateurs. Arbitrage de M. Tobias Thies, assisté de MM. Jobin et Lengacher.
Buts: 3e Gutbub 0-1, 39e Ziegler (pénalty) 1-1, 79e Sutter 1-2.
Sion: Fayulu; Lavanchy, Schmied, Ziegler, Hefti; Chipperfield (84e Rusev), Kabacalman (84e Kronig), Baltazar, Berdayes (64e Souza); Bouchlarhem (13e Chouaref), Sorgic. Entraîneur: Didier Tholot.
Thoune: Matic; Dähler, Sutter (86e Dushica), Bürki, Franke; Janjicic; Bertone, Roth (72e Castroman), Dos Santos (72e Sessolo); Gutbub (62e Sacko), Kone. Entraîneur; Mauro Lustrinelli.
Sion privé de Bua et Itaitinga (blessés). Thoune sans Bamert, Matoshi (suspendus), Tebily et Wyssen (blessés). Avertissements: 10e Gutbub (simulation), 45 + 2’ Roth (faute sur Lavanchy), 51e Bertone (faute sur Baltazar), 65e Dähler (faute sur Hefti), 70e Chouaref (faute sur Bürki), 80e Kabacalman (faute sur Janjicic). Expulsion: 90 + 4’ Dähler (2e avertissement – réclamation). Coups de coin: 2 – 4 (1-3).

Comment le FC Sion a vécu les deux semaines de pause après sa deuxième défaite contre Thoune

L’équipe valaisanne retrouve le championnat vendredi soir à Nyon après quinze jours de coupure.