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Theresa May appelle le Parlement à voter l'accord de Brexit

Theresa May a appelé son Parlement à soutenir l'accord de Brexit obtenu avec l'Union européenne. Le vote aura lieu le 11 décembre. D'ici là, la Première ministre britannique entame une tournée dans tout le pays.

26 nov. 2018, 20:13
Theresa May a demandé lundi à son Parlement de soutenir l'accord sur le Brexit obtenu avec l'Union européenne.

La Première ministre britannique Theresa May a appelé lundi les députés à soutenir l'accord de divorce obtenu avec l'Union européenne lors du vote qui aura lieu le 11 décembre. Elle a réaffirmé son "absolue certitude" qu'il "n'y a pas de meilleur accord possible".

Un rejet serait "un retour à la case départ" qui "ouvrirait la porte à plus de divisions et d'incertitude", a-t-elle martelé, au lendemain du sommet européen qui a scellé l'accord entre le Royaume-Uni et ses 27 partenaires de l'UE. Mais le chef du Parti travailliste, Jeremy Corbyn, a rétorqué avec virulence que l'accord était un "acte d'automutilation national".

 

 

"Cette assemblée n'a d'autre choix que de rejeter cet accord", a-t-il affirmé, alors que l'aval des députés est indispensable à la mise en oeuvre de l'accord de retrait et de la déclaration politique sur la future relation avec l'Union européenne.

Courte majorité

La tâche de Theresa May s'annonce plus que compliquée car elle ne dispose que d'une courte majorité absolue - d'une dizaine de voix - assurée par le soutien du parti unioniste nord-irlandais DUP.

Or le DUP a prévenu qu'il voterait contre. Il est furieux du statut spécial accordé à l'Irlande du Nord dans l'accord afin d'éviter le retour à une frontière physique sur l'ile d'Irlande.

Sans compter les quelque 80 députés conservateurs favorables à un Brexit qui couperait nettement les ponts avec l'UE, les députés écossais du parti indépendantiste SNP et les europhiles du petit parti libéral-démocrate.

Du côté des partisans du Brexit, l'ex-chef de la diplomatie Boris Johnson estime que l'accord est "un désastre" et une "humiliation" pour le Royaume-Uni qui demeure "un Etat satellite" de l'UE.

Faire approuver l'accord par le Parlement sera un "défi", a reconnu dimanche le ministre des Affaires étrangères Jeremy Hunt, mais "beaucoup de choses peuvent changer dans les deux semaines à venir", a-t-il sagement souligné.

"Saut dans l'abîme"

Le numéro deux du gouvernement, David Lidington, fait quant à lui valoir que "si l'accord échoue, la réaction des entreprises et des marchés sera négative et il n'y a pas de garantie que nous trouverons une voie stable pour sortir de cette situation", dans un entretien avec le quotidien économique allemand Handelsblatt.

Mme May avait réuni dans la matinée son gouvernement pour resserrer les rangs, après que plusieurs ministres mécontents de l'accord ont démissionné récemment.

Elle a reçu le soutien d'une partie de la presse britannique, dont le Times pour lequel même si l'accord n'est pas forcément bon, elle "a raison: la seule alternative est l'absence d'accord ou pas de Brexit". "Choisissez le Brexit de May ou sautez dans l'abîme", écrit pour sa part le tabloïd Daily Mail.

En revanche, le Sun, favorable au Brexit, a dénoncé une "capitulation" devant l'Union européenne tandis que le Daily Telegraph estime que l'accord ne reflète pas le vote des Britanniques.

Tournée du pays

Même si le Parlement vote en faveur de son accord, les ennuis de Theresa May ne sont pas finis. La cheffe du DUP Arlene Foster a en effet menacé de retirer son soutien au gouvernement s'il était entériné.

La Première ministre s'est également lancée dans une opération de communication en direct avec ses concitoyens et entame mardi une grande tournée dans le pays pour les convaincre de soutenir l'accord. Elle étudie aussi la possibilité d'un débat télévisé avec Jeremy Corbyn, selon les médias britanniques.

Dès dimanche, elle a écrit une "lettre à la nation" aux accents solennels pour appeler le Royaume-Uni à l'union nationale derrière l'accord, avec la perspective d'une "réconciliation" après des années de déchirement entre europhiles et eurosceptiques, depuis le référendum de juin 2016 par lequel a été décidé le Brexit.

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