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Climat: «Vous avez volé mes rêves et mon enfance!» Greta Thunberg charge les dirigeants du monde

C’est l’un de ses discours les plus percutants. Greta Thunberg s’en est pris comme jamais aux dirigeants du monde lors d’un sommet de l’ONU sur le climat. La jeune pasionaria les accuse de trahison.

23 sept. 2019, 18:25
La jeune pasionaria du climat a délivré un message percutant.

«Comment osez-vous!» a lancé lundi la jeune militante du climat Greta Thunberg aux dirigeants mondiaux réunis à l’ONU pour revigorer l’accord de Paris sur le climat. Ceux-ci sont appelés à abandonner les énergies fossiles pour accélérer la réduction des émissions de gaz à effet de serre.

Répondant à l’appel du secrétaire général de l’ONU, 66 Etats ont désormais souscrit au principe d’une neutralité carbone d’ici 2050, a annoncé l’ONU lundi matin en préambule de ce sommet inédit. La Suisse en fait partie: le président de la Confédération Ueli Maurer devait annoncer la volonté du pays d’atteindre cet objectif.

 

Jusqu’à présent, seule une vingtaine d’Etats ont inscrit cet horizon dans leur loi nationale ou engagé ce processus. L’Union européenne espère arriver à un consensus entre Etats membres en 2020.

Le sommet précède l’Assemblée générale annuelle de l’ONU et une soixantaine de chefs d’Etats et de gouvernements doivent prendre la parole pour annoncer des engagements renforcés.

«Le monde se réveille»

Le ton a été donné à l’ouverture par un discours percutant de la jeune Suédoise Greta Thunberg, qui a blâmé sans détour les dirigeants pour leur inaction.

«Je ne devrais pas être là, je devrais être à l’école, de l’autre côté de l’océan», a lancé la lycéenne en année sabbatique, la voix tremblante de colère. «Vous avez volé mes rêves et mon enfance avec vos paroles creuses».

 

«Vous nous avez laissés tomber. Mais les jeunes commencent à comprendre votre trahison», a dit Greta Thunberg. «Si vous décidez de nous laisser tomber, je vous le dis: nous ne vous pardonnerons jamais. Nous ne vous laisserons pas vous en sortir comme ça».

Vous nous avez laissés tomber. Mais les jeunes commencent à comprendre votre trahison.
Greta Thunberg

«Des écosystèmes entiers s’effondrent, nous sommes au début d’une extinction de masse, et tout ce dont vous parlez, c’est d’argent, et des contes de fées de croissance économique éternelle? Comment osez-vous!» «Le monde se réveille, et le changement arrive, que cela vous plaise ou non. Merci», a-t-elle conclu, très applaudie.

Brève visite de Trump

Surprise, Donald Trump est venu s’asseoir quelques minutes dans la salle, alors que les Etats-Unis avaient décliné de ne pas participer. Goût de la provocation de la part de celui qui a annoncé le retrait avec fracas des Etats-Unis de l’accord de Paris ? La brève visite du milliardaire républicain a suscité la perplexité.

Outre les Etats-Unis, le Brésil et l’Australie ne participent pas au sommet, faute de choses à annoncer. Mais la Chine, qui dévore du charbon et émet deux fois plus de gaz à effet de serre que les Etats-Unis, s’exprimera par la voix de son chef de la diplomatie, Wang Yi.

Le président indien Narendra Modi, dont le pays est comme la Chine fidèle au charbon, a décrit la croissance effrénée des énergies renouvelables dans son pays.

Moscou ratifie l’accord de Paris

Sans nommer Greta Thunberg, Emmanuel Macron s’est dit frappé par les discours des jeunes l’ayant précédé. Il a fait applaudir la Russie, qui a ratifié lundi l’accord de Paris, et répété que les dernières centrales au charbon françaises seraient fermées en 2022. Quant à l’Europe, il a appelé à ce que toutes les importations soient «zéro carbone et zéro déforestation».

 

La neutralité carbone signifie que les pays s’engagent à réduire au maximum leurs émissions et à compenser le reliquat, par exemple en replantant des arbres, qui absorbent le carbone de l’air.

+3° d’ici 2100 en l’état actuel

Ce but était considéré si radical en 2015 que le terme avait été exclu du texte de l’accord de Paris. Mais il est en train de s’imposer, rendu plus pressant par les canicules de l’été dernier, les cyclones et les images de glaciers fondant presque à vue d’œil.

Les cinq années passées devraient constituer la période la plus chaude jamais enregistrée, selon un rapport publié dimanche par l’ONU. La Terre est en moyenne plus chaude d’1°C qu’au XIXe siècle, et finira à au moins +3°C en 2100 dans l’état actuel des engagements.

Promesses sans valeur légale

Les promesses de lundi n’ont pas de valeur légale. Le sommet n’est qu’un «tremplin» vers la réunion COP26 de Glasgow fin 2020, quand les pays sont censés soumettre à l’ONU des engagements climatiques révisés à la hausse.

A ce jour, seuls 59 des 195 signataires de l’accord de Paris ont annoncé leur intention de le faire. Les Etats-Unis n’en font pas partie.

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