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Climat: la baisse des émissions de CO2 enregistrée en 2020 restera-t-elle une exception?

Les mesures de confinement imposées pendant la pandémie, ainsi qu’une baisse de la demande pour les énergies fossiles, ont fait chuter de 7% les émissions de CO2 en 2020. Cette situation inédite restera-t-elle une exception, ou marquera-t-elle une tendance plus durable?

30 déc. 2020, 07:56
Les émissions de CO2 devraient avoir baissé d’environ 7% cette année, du jamais vu.

Avec une chute record des émissions de gaz à effet de serre et une demande pour les énergies fossiles en berne, 2020 a été, de manière inattendue, une très bonne année pour le climat. Les émissions de CO2 devraient avoir baissé d’environ 7%, du jamais vu, selon l’ONU et le Global Carbon Project.

La baisse spectaculaire est liée aux mesures de confinement prises pour lutter contre l’épidémie de Covid-19. Pour garder un espoir de limiter le réchauffement à +1,5 degré Celsius et les catastrophes qui en découlent, il faudrait réduire chaque année les émissions de gaz à effet de serre de 7,6%, entre 2020 et 2030, selon l’ONU.

Sans mesures vertes, nous allons revenir au point où nous étions avant la pandémie.
Fatih Birol, directeur de l’Agence internationale de l’énergie

Avec plusieurs vaccins annoncés contre le coronavirus et un rebond attendu de l’économie en 2021, l’année 2020 restera-t-elle une exception ou marquera-t-elle une tendance plus durable de baisse des émissions de CO2?

«Je crains que si les gouvernements n’adoptent pas de nouvelles mesures importantes, la baisse des émissions que nous connaissons ne soit suivie d’un rebond», a déclaré le directeur de l’Agence internationale de l’énergie (AIE), Fatih Birol, à l’AFP.

Attitude de la Chine

Sans mesures «vertes» dans les plans de relance, «nous allons revenir au point où nous étions avant la pandémie». L’attitude de la Chine, premier émetteur de gaz à effet de serre, sera «un test important», estime-t-il.

 

 

«La Chine était le premier pays à avoir le coronavirus, le premier à mettre en place un confinement et où l’économie a ralenti», explique-t-il. «Mais la Chine a aussi été le premier pays où l’économie est repartie et, aujourd’hui, les émissions y sont plus importantes qu’avant la crise.»

Le projet Energy Policy Tracker mené par 14 instituts de recherche, qui suivent les annonces post-Covid-19, a calculé que les pays du G20 ont promis au moins 234 milliards de dollars (206 millliards de francs) d’argent public en faveur des énergies fossiles, contre 151 milliards pour les énergies propres.

Les énergies fossiles bénéficient aujourd’hui de montants importants d’aides gouvernementales.
Fatih Birol, directeur de l’Agence internationale de l’énergie

Selon les calculs de l’ONU, la production de pétrole, de gaz et de charbon doit baisser de 6% par an jusqu’en 2030 pour limiter le réchauffement climatique à 1,5 degré. À l’inverse, les Etats prévoient d’augmenter la production d’énergies fossiles de 2% par an, en dépit des prix très bas des énergies renouvelables.

Subventions «inefficaces»

Kingsmill Bond, de Carbon Tracker, espère que 2019 marquera un pic dans les émissions de CO2. Cela pourrait se produire «dans un scénario optimiste oui, mais ce n’est pas le scénario le plus vraisemblable», tempère la climatologue Corinne Le Quéré.

Les énergies renouvelables sont une alternative aux énergies fossiles, mais leur essor reste freiné par des subventions aux sources d’énergie les plus polluantes: charbon, pétrole, gaz…

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Les pays du G20 dépensent 300 milliards de dollars dans des aides «inefficaces» aux énergies fossiles, selon Fatih Birol. «Les énergies fossiles bénéficient aujourd’hui de montants importants d’aides gouvernementales, principalement dans les pays émergents, ce qui crée une concurrence déloyale pour les énergies propres, fausse les marchés et conduit à un usage inefficace des énergies», critique-t-il.

En 2020 plusieurs pays, dont des gros émetteurs de CO2 comme la Chine et le Japon, se sont cependant engagés à atteindre la neutralité carbone, une première.

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