Lou Darioli saute les obstacles avec la même décontraction qu’elle franchit les étapes de sa jeune carrière. A 13 ans, la fille de Michel Darioly, n’en finit pas d’étonner. «Ce n’est pas parce que c’est ma fille qu’il faut en parler», sourit son papa, figure de l’hippisme valaisan.

Evidemment, cela aurait pu être un argument, mais la jeune étudiante du CO de Martigny se débrouille plutôt bien toute seule; ses performances parlent pour elle. Et les bons résultats s’enchaînent.

En témoignent les deux épreuves remportées le week-end dernier, lors du Jumping national de Verbier, avec Salsa de Mali, la jument de son frère Anthony. «Avec elle, je peux vraiment m’amuser, tout est facile», savoure la cavalière martigneraine.

L’étalon Ennow comme assurance

Déjà très en vue face à des concurrents nationaux, Lou a franchi un palier supplémentaire en brillant sur la scène internationale de ce même Jumping, une semaine plus tard. En lice mercredi et jeudi, elle a remporté, avec son étalon Ennow, deux nouvelles épreuves.

«C’était ma première compétition internationale, mais j’ai évité de me mettre la pression. Je ne m’attendais pas forcément à être devant. J’ai réalisé un sans-faute, j’ai fait galoper Ennow tout le temps et j’ai coupé un maximum pour gagner du temps.»

L’étalon et la jeune fille forment un duo plutôt intéressant. Même si elle avoue que tous «les poneys et les chevaux qu’elle a montés et qu’elle monte lui ont apporté quelque chose et sont très importants à ses yeux», c’est avec l’étalon blanc qu’elle a obtenu ses meilleurs résultats.

Des résultats qui attisent des ambitions déjà bien installées sous sa bombe. «Je veux essayer d’être la meilleure. Je rêve de pouvoir faire des championnats du monde, d’aller aux Jeux olympiques. J’espère être la première et je ferai tout mon possible pour que ça devienne une réalité.»

La tête sur les épaules

Mais Lou Darioli a conscience du chemin qu’il lui reste à parcourir. Ses parents, Catherine et Michel, ont fait en sorte qu’elle s’en souvienne au quotidien. «Papa m’a toujours dit de ne pas brûler les étapes. Il a d’ailleurs tendance à en rajouter», sourit la troisième enfant des Darioly. «Mais, je pense qu’il a raison.»

Même si certaines des décisions de celui qui a toujours été son coach – jusqu’au 1er juillet dernier – ont parfois été compliquées à accepter. «Elle est allée aux championnats de Suisse children (ndlr: jusqu’à 14 ans). Elle a remporté la première épreuve devant des cavaliers qui avaient participé aux championnats d’Europe», détaille Michel. «Nous avions décidé avant qu’elle ne ferait pas l’épreuve suivante, car j’estimais qu’il y avait un risque, et pour elle et pour le cheval. Elle était déçue, évidemment, mais je lui ai dit que son championnat suisse à elle, ce serait à Verbier, là où elle pouvait briller.»

Une vie aux écuries

Les résultats de cette fin de semaine démontrent que sa fille a plutôt bien reçu le message. Désormais coachée par Mélanie Pannatier, qui a succédé à Michel Darioly à la tête du manège de Martigny, Lou découvre gentiment une nouvelle manière de s’entraîner, hors du cadre familial.

Je crois que je passe plus de temps aux écuries que chez moi.

«Ça change un peu, puisque papa était souvent plus direct dans ses remarques. Avec Mélanie, c’est autre chose, elle me corrige, mais plus gentiment, disons.» Cependant, malgré le changement de propriétaire et d’entraîneur, Lou n’a pas changé ses habitudes au manège.

«Normalement, je finis les cours à 15 h 30 et je file directement m’occuper de mes chevaux», explique celle qui est au bénéfice d’horaires allégés afin de pouvoir consacrer du temps à sa discipline.

«Je ne rentre pas à la maison avant 19 h 30 en général. J’ai souvent deux chevaux à monter et un autre à soigner. En fait, je crois que je passe plus de temps aux écuries que chez moi.» Sans doute une preuve supplémentaire, si besoin était, de la passion débordante qui anime la jeune fille.

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