courrier des lecteurs

La loi oblige les institutions, pas le personnel

1 nov. 2022

La loi oblige les institutions mais en aucun cas le personnel. Ainsi, les EMS et les institutions sanitaires et sociales qui offrent déjà d’excellentes prestations pour l’accompagnement en fin de vie, notamment par les soins palliatifs, n’auront pas pour mission supplémentaire d’organiser l’assistance au suicide, mais seulement d’accepter que celle-ci soit prodiguée par une aide extérieure dans leurs murs.

La loi autorise même certaines institutions sociales à fournir un lieu adéquat pour cette pratique, hors de l’institution, lorsqu’un tel suicide pourrait avoir un effet traumatisant sur le personnel et les autres résidents. Le personnel des EMS et des institutions n’aura aucune obligation de participer ou d’être présent au moment crucial.

Le décès d’un patient provoque évidemment des émotions fortes. Dans le cadre d’une assistance au suicide préparée sereinement et vécue en conscience, elles seront certainement moins culpabilisantes pour le personnel des EMS et institutions que dans le cas où la personne, en désespoir de cause, n’aura pas eu d’autre choix que de se jeter sous un train ou de se défenestrer.

Il faut raisonnablement postuler que certaines personnes souhaiteront recourir à l’assistance au suicide, même parfois après avoir bénéficié de soins palliatifs. Il n’y a donc pas lieu d’opposer l’un à l’autre, mais de considérer qu’il s’agit de deux propositions distinctes et complémentaires permettant à tout un chacun de mettre un terme à des souffrances intolérables sans devoir recourir à des solutions autrement plus tragiques et choquantes. La LSPASI offre le cadre suffisant et nécessaire qu’une société évoluée doit mettre à disposition de ses membres les plus souffrants. Je vous invite à voter oui à la LSPASI le 27 novembre. 

par Robert Burri, député centre gauche-PCS et membre du Conseil Synodal de l’Église Réformée Évangélique du Valais (EREV), Choëx