Votre publicité ici avec IMPACT_medias

Sarkozy affronte le problème de la reconversion des ex-chefs d'Etat

Entre tentation de dolce vita et rêve de come-back, Nicolas Sarkozy affronte à 57 ans le problème de la reconversion des ex-chefs d'Etat.

11 oct. 2012, 07:13
nicolas_sarkozy_key_2

L'ex Prsident Français, Nicolas Sarkozy va devoir se réinventer une vie après avoir connu l'ivresse du pouvoir.

"La sortie du pouvoir est une étape difficile à gérer pour tous chefs d'Etat", souligne le professeur Pascal de Sutter. Cet expert en psychologie politique est coauteur de l'ouvrage "Dans la tête des candidats".

Quand toute votre énergie a été consacrée à atteindre le pouvoir suprême, lorsque vous avez vécu sous pression, entouré de courtisans qui vous flattent et satisfont vos caprices, il est bien difficile d'accepter de redevenir un citoyen presque ordinaire, explique-t-il.
 
Comme un déshonneur
 
"Mais il y a une assez grande différence entre les chefs d'Etat anglo-saxons et latins", constate Jean-Pierre Friedman. Ce docteur en psychologie signe le livre "Du pouvoir et des hommes".
 
"Chez les premiers, tout est business et à partir du moment où ils continuent à avoir des conférences bien rémunérées, qu'on continue à parler d'eux, à les consulter, ils n'ont pas l'impression d'être déchus", fait-il valoir.
 
"Les latins en revanche vivent souvent la perte du pouvoir comme un déshonneur, c'est une vision très monarchique des choses".
 
Traversée du désert
 
Alors immanquablement, se pose en France la question lancinante du retour aux affaires. Après une longue traversée du désert de douze ans, le général de Gaulle avait réussi à revenir en 1958 à l'occasion de la guerre d'Algérie, avant de quitter le pouvoir onze ans plus tard après l'échec d'un référendum.
 
Il est mort un an plus tard, en 1970, au même âge que François Mitterrand (79 ans).
 
"Mitterrand n'avait peur de rien sauf de la mort. Il avait le sentiment que seul le pouvoir pouvait le maintenir en vie", explique Jean-Pierre Friedman.
 
La maladie a elle aussi rattrapé Jacques Chirac, très affaibli après douze ans de pouvoir (1995-2007). Elle avait aussi cueilli Georges Pompidou, mort en 1974 après cinq ans à l'Elysée.
 
Prendre sa revanche
 
Valéry Giscard d'Estaing, battu en 1981 par François Mitterrand alors qu'il n'avait que 55 ans, a lui rêvé de prendre sa revanche sur une défaite qu'il considérait injuste en repartant à la base: conseiller départemental, député, député européen, chef de parti.
 
Il a aussi subi une dépression après son départ de l'Elysée, plutôt raté, où après avoir dit "au revoir" aux Français à la télévision, il a laissé la caméra filmer une chaise vide.
 
De ce point de vue, Nicolas Sarkozy n'a pas insulté l'avenir au soir de sa défaite, restant ambigü sur son retrait de la vie politique.
 
Nicolas Sarkozy va-t-il couler des jours heureux, jouissant de sa retraite d'ancien président et de ses indemnités de membre du Conseil constitutionnel, avec des conférences internationales pour améliorer l'ordinaire? Ou va-t-il replonger dans le chaudron national?
 
Réalités nationales
 
"Il peut parier sur les difficultés de l'exécutif pour apparaître un jour comme un recours", note Frédéric Dabi de l'institut Ifop alors qu'un sondage Harris Interactive vient de le placer devant François Hollande en termes de popularité.
 
Mais, prévient le politologue, le temps ne jouera pas forcément en sa faveur avec un statut "de conférencier hors sol, loin des réalités nationales" et "l'émergence d'un nouveau leader de l'opposition" qui sera connu en novembre.
 
Ce sera soit l'ex-Premier ministre François Fillon, soit le secrétaire général actuel du parti UMP, Jean-François Copé.
Votre publicité ici avec IMPACT_medias