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Réactions après le rejet de la réforme des retraites

Le peuple suisse a enterré dimanche la réformes des retraites. Les réactions ne se sont pas fait attendre.

24 sept. 2017, 14:33
/ Màj. le 24 sept. 2017 à 19:05
votations

Les présidents de partis réfléchissent à un "plan B" plus digeste et en plusieurs étapes

L'échec de la réforme de la prévoyance vieillesse en votation dimanche doit faire place à un "plan B" plus digeste et en plusieurs étapes. Les présidents des quatre partis gouvernementaux ont identifié des limites à ne pas dépasser imposées par le peuple.

"Nous avons un plan B depuis des mois", a assuré à ats-vidéo la présidente du PLR Petra Gössi. Il faut trouver une nouvelle manne financière pour garantir l'AVS, ce que permet un relèvement modéré de la TVA sans toucher au système des rentes. Autre point important: une harmonisation de l'âge de la retraite des femmes et hommes à 65 ans. La réforme du 2e pilier devrait se faire dans un deuxième temps.

Un pilier après l'autre, et pas tout dans le même panier, c'est aussi en partie le message qu'a voulu faire passer Albert Rösti, président de l'UDC. Et d'ajouter que l'objectif principal demeure d'assurer la survie de l'AVS sur le long terme. Il propose une retraite à 65 ans pour tous et un rapide relèvement de la TVA de 0,3 point.

Il faut se préparer aux débats à venir au Parlement, a dit de son côté le président du PS Christian Levrat. Le scrutin de dimanche a montré des limites à ne pas franchir pour la prochaine réforme, comme la baisse des rentes ou la dégradation de la situation de groupes comme les femmes, qui auraient dû en cas de oui supporter une hausse non compensée de leur âge de retraite à 65 ans.

"Très difficile de dire aujourd'hui dans quelle direction vont aller les débats" au Parlement, a déclaré Gerhard Pfister. Mais avant de remonter dans l'arène, le temps de l'analyse est venu. Et d'ajouter que quel que soit le prochain projet, il risque encore de fortement polariser lui aussi, comme c'est le cas depuis 20 ans avec l'AVS.

 

Roger Nordmann: "c'est aux vainqueurs de proposer un plan B"

Pour le conseiller national Roger Nordmann (VD/PS), les vainqueurs de la votation sur la prévoyance vieillesse 2020 doivent apporter de nouvelles solutions. Il réagit au micro de l'ATS.

 

 

Tamara Funiciello, présidente de la JSS: "A l'ère numérique, il faut plutôt baisser l'âge de la retraite"

Tamara Funiciello, présidente de la JSS. Keystone archives

 

Si les femmes suisses ont dit non à l'augmentation de l'âge de leur retraite, c'est qu'elles refusent de faire ce sacrifice sans compensation, a réagi dimanche Tamara Funiciello. Selon la présidente de la JSS, égalité salariale et valorisation du travail non rémunéré sont des conditions sine qua non.

Autre argument évoqué par la Jeunesse socialiste suisse: "A l'ère de la numérisation, il ne fait pas sens d'augmenter le temps de travail de la moitié de la population", a rapporté à la RTS la jeune politicienne. "Au contraire, il serait logique de baisser l'âge de la retraite."

 

Paul Rechsteiner, président de l'USS: "Une campagne sur le terrain de la politique sociale" 

Paul Rechsteiner, président de l'Union syndicale suisse (USS). Keystone

 

"Les opposants bourgeois à la réforme des retraites ont mené leur campagne sur le terrain de la politique sociale", a commenté Paul Rechsteiner suite au non de dimanche. De l'avis du président de l'Union syndicale suisse (USS), les raisons de l'échec sont à chercher de tous les côtés et se contredisent parfois.

L'UDC a par exemple choisi de mettre les générations dos-à-dos. "Autant d'arguments qui vont se retourner contre les vainqueurs du jour", a affirmé à l'ats le conseiller aux Etats socialiste. Le Saint-Gallois estime par ailleurs qu'un non était beaucoup plus facile à obtenir auprès du peuple, car le oui véhiculait davantage de peurs.

Si plusieurs leçons peuvent être tirées de ce scrutin perdu, il n'en reste pas moins une évidence: les citoyens suisses devront à nouveau voter sur la question. Parmi les solutions possibles afin de sortir de l'impasse, Paul Rechtsteiner cite la question du financement de l'AVS.

 

Yannick Buttet, Conseiller national valaisan PDC

Pour le Valaisan, il n'y a pas beaucoup de solutions pour assurer le financement des rente. Il s'exprimait à la RTS.

 

Regine Sauter, membre de l'Alliance des générations: "Parvenir au consensus"

Regine Sauter, membre de l'Alliance des générations (anti-réforme). Keystone archives

 

Après le rejet de la réforme des retraites, aussi bien la gauche que la droite doit "sortir des positions idéologiques", plaide Regine Sauter, membre de l'Alliance des générations (anti-réforme). Le plus important est désormais de parvenir au consensus, selon la conseillère nationale PLR.

La Zurichoise estime que c'est le bonus de 70 francs qui a fait déborder le vase, un signe que le résultat du scrutin doit être interprété comme un "non bourgeois". Le peuple a donné un mandat clair au Parlement: il ne veut pas une dégradation de la retraite, mais pas non plus des susucres.

"Les travaux doivent commencer dès ce lundi. Or, il ne faut pas produire un nouveau paquet monstrueux, mais plusieurs projets séparés et digestes."

De l'avis de Regine Sauter, c'est avant tout le Conseil fédéral qui aura du pain sur la planche. Il doit réunir les principaux acteurs à la même table et élaborer une proposition susceptible de faire consensus. "Le calendrier dépendra du bon vouloir de tous les acteurs impliqués."

La FARES regrette ce rejet

La Fédération des associations des retraités et de l'entraide en Suisse (FARES) déplore le rejet de la prévoyance vieillesse 2020 en votation dimanche. Selon Jacques Morel, son président, c'est la retraite à 67 ans pour tous qui va s'imposer désormais.

"C'est préprogrammé depuis longtemps, avec ce non on n'évitera pas cette augmentation de l'âge de la retraite pour tout le monde", a indiqué M. Morel à l'ats. Il ne voit pas d'autre issue: "je n'ai pas de recette pour l'avenir, il faut demander aux opposants de livrer leur formule". Et d'accuser les partisans du non de n'avoir jamais fait que contester la réforme, sans proposer de solution.

A part une hausse de la TVA, la prévoyance vieillesse 2020 n'a pas d'effet sur les rentiers actuels, a rappelé le président de la FARES. Ce sont les générations futures qui vont payer pour le non de dimanche, et on ne peut que le regretter.

Manuela Honegger: "Il faut réorienter immédiatement le débat sur les écarts de salaire entre les sexes"

Le rejet de la réforme des retraites par les Suisses dimanche ne met pas un terme à la lutte pour l'égalité entre hommes et femmes. Selon Manuela Honegger, du Comité des femmes contre la prévoyance vieillesse 2020, il faut réorienter immédiatement le débat sur les écarts de salaire entre les sexes.

Le scrutin est un signe clair: pour les temps à venir, il ne faut pas toucher à l'âge de la retraite des femmes, a-t-elle déclaré à la télévision alémanique SRF. La réforme n'aurait rien apporté de bien, selon elle. "Les femmes auraient dû payer au total 1,3 milliard de francs pour ces 70 francs supplémentaires au niveau des rentes."

Jean-François Rime (UDC/FR), président de l'USAM: "Une victoire"

Pour Jean-François Rime, le rejet est une victoire. Il s'exprime ci-dessous au micro de l'ATS.

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