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Votations du 10 juin 2018: plus de 130 parlementaires rejettent l'initiative "Monnaie pleine"

Plus de 130 parlementaires bourgeois mais aussi socialistes appellent à rejeter l'initiative "Monnaie pleine" en votation le 10 juin. Ils jugent l'expérience beaucoup trop risquée.

26 avr. 2018, 13:37
Les initiants veulent que ce soit la BNS qui émette toutes les formes de monnaie.

La Suisse ne doit pas servir de cobaye pour la "Monnaie pleine". Plus de 130 parlementaires bourgeois mais aussi socialistes appellent à rejeter l'initiative en votation le 10 juin. L'expérience serait beaucoup trop risquée, selon eux.

L’initiative "Pour une monnaie à l'abri des crises: émission monétaire uniquement par la Banque nationale!" veut transformer radicalement le système monétaire et tenter une expérimentation à l’issue totalement imprévisible, dénonce jeudi le comité interpartis. Selon lui, les recettes proposées pour lutter contre les bulles financières et les faillites bancaires sont dangereuses.

L’obtention d’un crédit pour les PME ou d’une hypothèque pour les particuliers deviendrait plus difficile. Les conséquences seraient négatives pour l’économie suisse, les propriétaires de leur logement et les locataires. Comme les banques ne pourraient plus faire travailler l’argent des dépôts bancaires, les frais à charge de la clientèle augmenteraient.

 

>> Lire aussi: Votations fédérales du 10 juin 2018: L'initiative "Monnaie pleine" ne supprime pas les risques financiers

 

La Banque nationale suisse (BNS) pourrait être appelée à mettre en circulation de l'argent sans dette via la Confédération ou les cantons, ou en l'attribuant directement aux citoyens. Elle serait alors mise sous pression et ne pourrait plus remplir son mandat de politique monétaire.

Le système fonctionne

Selon le conseiller national Olivier Feller (PLR/VD), le système actuel fonctionne. Aujourd’hui, le moyen de paiement officiel en Suisse est le franc. Il est mis en circulation par la BNS sous la forme de billets de banque qui représentent environ 10% de la masse monétaire.

Le reste est constitué de monnaie scripturale. Elle est émise lorsque des banques commerciales émettent des crédits, par exemple un crédit hypothécaire pour construire un logement ou un crédit commercial pour créer une entreprise ou accompagner son développement.

L'initiative veut changer tout ça, dénonce le libéral-radical. Elle veut que ce soit la BNS qui émette toutes les formes de monnaie. Olivier Feller s'insurge aussi contre la possibilité offerte par l'initiative de déroger au principe de la liberté économique. Et de craindre l'instauration d'un système qui a prévalu dans l'ancien bloc de l'Est.

Appel socialiste

La conseillère nationale Susanne Leutenegger Oberholzer (PS/BL) n'est pas tendre non plus avec l'initiative. Celle-ci n'empêchera pas les crises financières. Il sera nettement plus difficile pour les bas revenus et les basses fortunes d'économiser. Le pouvoir d'achat des employés et des rentiers pourrait diminuer.

La BNS, qui verrait son pouvoir renforcé, ne sera pas soumise à davantage de surveillance. Les tentations de faire marcher la planche à billets augmenteront.

La majorité des parlementaires socialistes ont voté contre l'initiative. L'assemblée des délégués s'est prononcée contre. Le PS genevois appelle en revanche à voter oui, tout comme les Verts de ce canton.

Pour Susanne Leutenegger Oberholzer, la garantie d'un système monétaire et financier stable passe par d'autres mesures que la "Monnaie pleine", comme un relèvement des fonds propres pour les banques trop grandes pour faire faillite.

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