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Les Suisses prêts au virage modéré de la stratégie énergétique 2050

Consommer moins et plus vert n'est pas nouveau pour les Suisses déjà habitués et sensibilisés aux problèmes environnementaux. Ils devraient d'ailleurs accepter la stratégie énergétique 2050 soumise à la votation le 21 mai, si l'on en croit un sondage SSR.

18 avr. 2017, 09:46
La production d'énergie renouvelable devra atteindre 11'400 gigawatts (GW) d'ici 2035. Les citoyens sont appelés à davantage soutenir ces énergies alternatives.

L'idée de se passer du nucléaire, de soutenir le courant vert et d'économiser l'énergie devrait passer le cap de la votation le 21 mai. Selon un sondage SSR, 61% des Suisses approuvent la stratégie énergétique 2050, défendue par Doris Leuthard. L'UDC et une partie de l'économie s'y opposent.

La stratégie énergétique 2050 vise un virage modéré vers une Suisse sans atome. Pour y parvenir, la première étape soumise au peuple mise sur une augmentation de la production des énergies vertes et une réduction de la consommation d'électricité.

D'ici 2035, chaque Suisse devra réduire sa consommation d'énergie annuelle pour atteindre 43% de moins qu'en 2000. La consommation d'électricité devra baisser de 13%. Les voitures devront devenir plus propres et les bâtiments moins énergivores.

Les efforts demandés à la population ne sont pas nouveaux. Depuis 2000, la consommation individuelle d'énergie a déjà baissé de 14,5%, selon l'Office fédéral de l'énergie (OFEN).

Energie patriotique

Le coup de pouce à l'injection de courant vert dans le réseau sera remplacé par un système de prime plus proche du marché. Une aide à l'investissement, limitée dans le temps, est prévue pour les projets qui ne peuvent participer à ce programme. Les grands barrages hydrauliques, souffrant des bas prix de l'électricité, bénéficieront aussi d'une aide pécuniaire.

La conseillère fédérale Doris Leuthard souligne la nécessité de favoriser la production d'énergie suisse. La stratégie énergétique permet ainsi de réduire la dépendance à l'étranger et d'encourager la création de places de travail en Suisse. Berne importe de l'énergie pour 13 milliards de francs par an.

Bataille de chiffres

Dernier volet du paquet énergétique: la production d'énergie renouvelable devra atteindre 11'400 gigawatts (GW) d'ici 2035. Les citoyens sont appelés à davantage soutenir ces énergies alternatives. Selon l'administration, il leur en coûtera environ 40 francs par an et par ménage.

Un montant "tolérable", selon Doris Leuthard. Une "arnaque", selon l'UDC et une forte minorité PLR. Pour les adversaires du projet, il est impossible d'atteindre les objectifs fixés sans nouvelles ponctions financières. Ils craignent d'ailleurs "une douche froide à 3200 francs".

Mais pour arriver à ce chiffre, ils admettent englober la deuxième étape de la stratégie énergétique. Or, ce projet visant à augmenter l'efficacité énergétique via des instruments fiscaux a été enterré par le Conseil national pendant la session de printemps, se qui a coupé l'herbe sous les pieds des opposants.

Réponse aux changements

Les jeunes de plusieurs formations politiques résument les enjeux de la votation entre choisir un système énergétique digne de l'âge de pierre ou d'avancer vers un paysage énergétique du futur.

La stratégie énergétique est une réponse aux changements qui touchent le monde de l'énergie avec la chute des prix de l'électricité, renchérit le Conseil fédéral. Les BKW ont ainsi annoncé la fermeture de Mühleberg pour 2019 pour des raisons économiques, et les grands barrages hydroélectriques deviennent moins rentables.

Futur incertain

Le projet divise l'économie: l'organisation faîtière, economiesuisse, s'est abstenue de donner une recommandation de vote. Swissmem, swissmecanic, scienceindustrie et Gastrosuisse estiment que la stratégie ne dit pas clairement comment parvenir à réduire la consommation d'électricité. L'approvisionnement en électricité de la Suisse pourrait être menacé à l'horizon 2030.

Les opposants critiquent également le coup de pouce à l'énergie verte, trop cher à leur goût. Leur solution: la construction de centrales à gaz. Même s'ils admettent qu'elles ne récoltent aucun soutien auprès de la population.

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