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Un coup dans les gencives

Considéré comme étant moins nocif que la cigarette, le snus fait un tabac auprès des jeunes sportifs. Sa consommation comporte pourtant des risques.

11 janv. 2017, 23:09
/ Màj. le 12 janv. 2017 à 00:01
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On l’appelle la «drogue du hockey sur glace» puisque, de l’avis même d’un hockeyeur, «il y a plus de joueurs qui en consomment que de joueurs qui n’en prennent pas». Le produit ressemble à du tabac à mâcher: une pâte humide contenue dans des sachets similaires à des sachets de thé, qui est coincée sous la lèvre supérieure et maintenue contre les gencives.

Le corps en absorbe les substances à travers les muqueuses de la bouche. Très à la mode dans les milieux sportifs et chez les jeunes en général, le produit aurait des effets à la fois relaxants et boosteurs qui durent une vingtaine de minutes environ. Il peut toutefois contenir jusqu’à trente substances cancérigènes.

Un produit plus addictif que la cigarette

A long terme, la consommation de snus entraîne notamment des problèmes cardiovasculaires. Le produit est particulièrement addictif: une dose de snus équivaut à trois cigarettes en matière de teneur en nicotine. Les traitements pharmacologiques peuvent atténuer les symptômes de manque, mais leur efficacité n’est pas clairement démontrée pour le sevrage à long terme du tabac non fumé. Le snus n’est pas recommandé aux fumeurs pour se passer de cigarette. Au contraire, il se présente plus comme une porte d’entrée à la nicotine.

Puisqu’il est plus discret, le snus est souvent considéré comme moins dangereux que la cigarette. Même si, contrairement au tabac, le produit se passe de combustion et n’entraîne ni formation de goudron ni exposition au monoxyde de carbone, les substances qu’il contient n’en restent pas moins cancérigènes: les risques de cancers du pancréas, de la bouche, de la gorge ou de l’œsophage augmentent lors de la prise de snus. Sans parler des lésions buccales, gingivales et dentaires (voir encadré ci-dessous).

Evoquer le problème au sein même des clubs

Dans l’univers du sport, les jeunes sont susceptibles de toucher très tôt au produit. Au vu des propriétés hautement addictives du snus, il est facile de comprendre l’inquiétude des professionnels. Pour Sébastien Blanchard, délégué cantonal «cool and clean» et intervenant en prévention à Addiction Valais, la discussion est une prévention essentielle: «Pour informer les jeunes des effets que ces produits ont sur la santé, le mieux est encore que l’entraîneur réunisse ses joueurs autour d’une table pour en parler, sans stigmatiser les consommateurs et sans tabou.»

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