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Tactiques anti-tiques

Vaccination Moins connue que la maladie de Lyme, l’encéphalite à tiques présente aussi des risques pour la santé. Un vaccin permet d’enrayer le virus.

01 mars 2017, 23:02
/ Màj. le 02 mars 2017 à 00:01
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C’est la petite bête qui monte, qui monte... et qui mord. Accrochée à l’homme, la tique se délecte de son sang avant de se laisser tomber et de poursuivre sa route. Indolore, sa morsure peut néanmoins transmettre virus et bactéries. La maladie de Lyme est de celles-ci, mais la méningo-encéphalite, moins connue et principale maladie virale transmise par les tiques, peut également causer des problèmes de santé.

Une infection en deux phases

«Dans environ deux tiers des cas, la maladie passe inaperçue et on peut être infecté sans s’en rendre compte, explique le Prof. Nicolas Troillet, chef du Service des maladies infectieuses de l’Hôpital du Valais. Chez les autres, des symptômes se présentent en deux phases: la première ressemble à une grippe légère (maux de tête, courbatures, fièvre, environ une à deux semaines après la morsure), après laquelle on se sent rapidement mieux. Mais la seconde phase présente des maux de tête plus sévères ou d’autres troubles qui poussent les gens à consulter.» Si la maladie évolue jusqu’à cette seconde phase pour 5 à 10% de la population seulement, «elle peut entraîner des atteintes neurologiques, cérébrales, de la moelle épinière ou des nerfs qui peuvent à leur tour entraîner des séquelles. Dans 1% des cas environ, l’issue peut être fatale.» Comme il n’existe aucun traitement pour éradiquer la maladie, seule la vaccination permet de s’en protéger.

Le vaccin est considéré comme sûr

Chez les enfants, la maladie est très rarement symptomatique. La vaccination n’est donc conseillée qu’à partir de l’âge de 6 ans. «Le vaccin présente une efficacité de 95%. Il faut administrer trois doses sur une durée de cinq à douze mois (ndlr: ou neuf à douze mois, selon le vaccin injecté, puisque deux versions sont disponibles sur le marché) et procéder à un rappel tous les dix ans. Les effets secondaires sont identiques aux autres vaccins et se résument principalement à une douleur momentanée sur le site d’injection ou une légère fièvre. Les réactions plus graves sont très rares», précise le spécialiste.

Les régions de Sierre à Brigue plus concernées

L’encéphalite à tiques est moins fréquente que la maladie de Lyme et restreinte à certaines régions suisses. Le virus a principalement été détecté dans le nord-est du territoire (Winterthour, lac de Constance, Zurich) et le sud-ouest du pays (plaine de l’Orbe, Berne, région de Neuchâtel). «En Valais, on distingue une ou deux régions entre Sierre et Brigue, plutôt sur la rive gauche, sur les coteaux de la plaine du Rhône et jusqu’à 1 500 mètres d’altitude», précise le Prof. Troillet. Dans le canton, la vaccination est donc recommandée avant tout pour les personnes qui se rendent ou qui vivent dans ces zones à risques, car elles sont plus susceptibles de contracter le virus «lorsque leurs activités les exposent aux lisières de forêts ou aux sous-bois de feuillus. Par contre, le vaccin sera inutile par exemple pour quelqu’un qui vit en ville de Sierre et qui ne se promène jamais au bois de Finges ou dans une zone à risque.»

L’évolution de la maladie semble assez stable: «Sur l’ensemble de la Suisse, les cas d’encéphalite à tiques s’élèvent à des valeurs comprises entre 100 et 200 cas pour ces cinq dernières années.» Il est plus difficile de déterminer son impact à l’échelle cantonale, car la maladie est recensée en fonction du domicile du patient et non de la région dans laquelle l’infection a pu être contractée. «On sait que certaines infections ont leur origine en Valais, mais il s’agit de moins d’une dizaine de cas pour ces cinq dernières années. Il faut savoir que la tendance est très variable d’une année à l’autre, car cela dépend beaucoup des conditions climatiques: une année humide et chaude augmentera le risque de maladie, car les tiques se reproduisent mieux dans ces conditions et leur population est donc plus dense. S’il fait beau, les gens ont aussi plus tendance à se promener dans la nature et s’exposent donc plus aux risques de contracter le virus», conclut Nicolas Troillet.

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