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Savoir trouver les mots justes

Enseignants, infirmiers, policiers peuvent être confrontés à des personnes en souffrance. Une formation leur donne les clés pour intervenir au mieux.

19 avr. 2017, 23:37
/ Màj. le 20 avr. 2017 à 00:01
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Huitante-cinq personnes ont mis fin à leurs jours en 2016 en Valais, comme le recensent les statistiques de la police cantonale publiées récemment. Sur la même période, on enregistre également 116 tentatives de suicide. Il s’agit de suicides signalés. Des chiffres qui interpellent et qui soulèvent des interrogations. Face à la détresse, que faire? Faut-il en parler ou se taire? Comment en parler? Quelle aide peut-on apporter? Quelles sont mes limites? Certains professionnels se retrouvent parfois confrontés à des situations délicates. ça peut être le cas d’un enseignant, d’une infirmière du centre médico-social, d’un policier ou encore de bénévoles dans certaines associations.

Des outils concrets

Pour leur donner des clés afin de réagir au mieux à ces situations, une formation continue a été mise sur pied en Valais depuis l’automne 2016 par le Groupe romand prévention suicide, avec la collaboration du Réseau entraide Valais et de l’Université de Lausanne. Les sessions organisées à l’automne et ce printemps ont affiché complet. Les prochaines formations ont lieu à Martigny les 19-20 juin, 20-21 septembre et 13-14 novembre 2017. La formation «Faire face au risque suicidaire» se déroule sur deux jours. Dans un premier temps, elle fait tomber les idées reçues. «Souvent, on entend dire: «En parlant du suicide avec une personne en détresse, cela va l’inciter à passer à l’acte», ou encore: «Celui qui parle du suicide ne va pas passer à l’acte.» C’est faux», note Sandrine Giroud, coordinatrice du Réseau entraide. «Le suicide est une problématique extrêmement complexe. La formation donne des outils pour repérer une situation de détresse. Elle va aussi aider à trouver les bons mots, la bonne manière d’aborder la problématique», continue Sandrine Giroud. Des jeux de rôle sont organisés pour apprendre à parler avec la personne en détresse. Ces deux jours permettent de créer des liens avec d’autres professionnels. «Dans une situation de détresse, plusieurs intervenants seront concernés. Si les professionnels tissent des liens entre eux, ils pourront s’entraider», note Sandrine Giroud.

Reconnaître ses limites

Reste que les professionnels ne sont pas les seuls concernés. Tout un chacun peut se retrouver confronté à la détresse existentielle. «Si la personne parle de ses difficultés et semble en détresse, il faut accueillir ses sentiments et essayer d’ouvrir la discussion. C’est important de parler du suicide, de savoir si elle y pense», explique Nathalie Reynard, responsable de prestations à l’association ParsPas. «Si le proche ne sait pas comment s’y prendre, il peut toujours appeler chez nous pour avoir des outils, des pistes à exploiter. Nous lui apportons notre soutien et c’est important», poursuit Nathalie Reynard. Les deux professionnelles ajoutent que chacun doit savoir reconnaître ses limites. Mieux vaut orienter la personne vers un médecin, un psychologue ou vers une association comme ParsPas. «Souvent, la personne suicidaire souffre de dépression. Il faut demander de l’aide car c’est très difficile de s’en sortir seul. Et c’est important de rappeler que la dépression, ça se soigne», termine Nathalie Reynard.

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