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Quand les aînés trinquent

Méconnue, la consommation des retraités est souvent à risques.

14 sept. 2016, 23:18
/ Màj. le 15 sept. 2016 à 00:01
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Lorsqu’on évoque la consommation abusive d’alcool, on pense avant tout aux bitures express des jeunes, beaucoup moins au comportement de leurs aînés face à l’alcool. Pourtant, en ce qui concerne la consommation chronique à risques, on constate que les taux prennent l’ascenseur, à partir de 50 ans, pour augmenter encore dès l’âge de 65 ans.

Une consommation chronique est considérée «à risques» dès trois verres d’alcool par jour chez l’homme, deux pour la femme. Les personnes de plus de 50 ans sont les plus touchées par ce type de consommation.

Des risques pour soi et pour autrui

De quels risques parle-t-on exactement? Alors que chez l’adulte d’âge moyen, le foie et le pancréas sont les principaux organes touchés, chez les personnes âgées, ce sont les cancers qui prédominent (bouche, pharynx, œsophage, sein). «Des troubles de l’équilibre, des chutes et des états de confusion mentale apparaîtront plus tôt», explique Jérôme Morisod, médecin-chef de l’hôpital de Saint-Amé. «Il y a aussi un risque de potentialisation des effets secondaires des médicaments, notamment ceux à visées psychotropes, de type somnifères ou tranquillisants, qui auront un effet encore plus marqué». Mais le danger concerne aussi les personnes de l’entourage: «Un certain nombre de personnes âgées conduisent encore, ce qui représente un danger pour les autres usagers de la route. Une consommation à risques peut aussi générer des troubles du comportement, avec plus d’agressivité verbale ou physique, ainsi qu’une négligence de l’image corporelle et de l’hygiène.»

L’isolement favorise la consommation

La retraite explique-t-elle ces chiffres? «Elle entre certainement en corrélation avec l’augmentation de la consommation d’alcool. A l’âge de la retraite, on vit un isolement professionnel, social et familial, avec des deuils qui apparaissent dans l’entourage ce qui va aggraver les idées dépressives et favoriser la consommation excessive d’alcool. On peut parler d’un alcoolisme social lié à la solitude.»

Où trouver de l’aide?

Ulrich Gerber, directeur de prestations et développement auprès d’Addictions Valais, insiste sur la nécessité de faire travailler de concours proches et spécialistes: «Ils doivent s’allier afin de trouver la bonne stratégie pour aider une personne qui boit. L’idéal est de trouver une personne avec une fonction légitimée comme un employeur, un professeur ou la police. Elle tiendra un rôle confrontant, tout en offrant de l’aide. Le deuxième rôle, la fonction d’appui, est souvent assuré par les proches en collaboration avec les spécialistes. Addiction Valais dispose de centres d’aide et de prévention dans tout le canton. Leurs intervenants peuvent aider les personnes concernées. Il s’agit de définir une stratégie adaptée à la personne victime d’addiction. Il est souvent plus difficile de trouver une instance confrontante dans le cas des retraités».

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