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Les IST gagnent du terrain

03 mai 2017, 23:33
/ Màj. le 04 mai 2017 à 00:01
Impression

Les infections sexuellement transmissibles, les IST, sont en augmentation depuis plusieurs années. C’est le cas en Suisse, mais aussi en Europe. La gonorrhée, l’infection à chlamydia – deux infections causées par des bactéries – ou encore la syphilis gagnent du terrain.

Ces IST peuvent notamment causer des douleurs dans les parties intimes, des démangeaisons, des brûlures en urinant ou encore des lésions cutanées ou des lésions des muqueuses. Chez les femmes, elles peuvent causer des douleurs abdominales chroniques ou encore mener à une stérilité tubaire. Reste qu’elles peuvent aussi parfois passer inaperçues.

Plus de prises de risque

Il est difficile d’identifier de manière très précise les raisons de cette hausse puisque les données médicales récoltées autour des nouvelles infections sont succinctes. Toutefois, nous pouvons suggérer quelques pistes. D’une part, les dépistages tendent à devenir plus fréquents expliquant ainsi en partie cette hausse. D’autre part, les comportements ont évolué. «La proportion des jeunes qui déclarent avoir été sexuellement actifs à l’âge de 17 ans augmente régulièrement depuis le début des années 90, comme le montrent des enquêtes conduites par l’Office fédéral de la statistique», relève le Dr Raphaël Bize, médecin de santé publique travaillant à l’Institut universitaire de médecine sociale et préventive au CHUV à Lausanne. «Le nombre de partenaires sexuels sur une année a tendance à augmenter également. En 2012, 27% des hommes et 9% des femmes entre 20 et 24 ans déclarent avoir eu trois partenaires sexuels ou plus sur un an. Ces chiffres sont extraits de l’Enquête suisse sur la santé de 2012», poursuit le Dr Raphaël Bize. Si l’utilisation du préservatif est répandue lors de rapports avec des partenaires sexuels occasionnels, elle n’est pas systématique.

Le VIH ne fait plus peur

«Le virus du sida ne fait plus peur. Aujourd’hui, les traitements antirétroviraux permettent de contrôler le VIH. De fait, la personne porteuse et traitée ne va plus transmettre le virus à son partenaire, même si l’utilisation du préservatif n’est pas systématique», note le Dr Frank Bally, médecin-chef auprès du Service des maladies infectieuses à l’Institut central des hôpitaux à Sion. A côté de cela, un tout nouveau moyen préventif permet désormais de se protéger contre le VIH. «Il s’agit de la prophylaxie pré-exposition, la PrEP. C’est une bithérapie utilisée sur une courte période. Il faut la prendre quelques heures avant un rapport et quelques jours après. Elle permet d’éviter de contracter le VIH. Des études, comme IPERGAY notamment, ont démontré l’efficacité de ce traitement», poursuit le Dr Bally. Toutefois, la PrEP ne protège pas contre d’autres IST. En Suisse, elle peut être prescrite par les médecins, mais aux frais des utilisateurs.

Dépistage

De manière générale, la population semble sous-estimer le risque de contracter une IST. Si elles peuvent passer inaperçues avec peu ou pas de symptômes, elles peuvent également laisser des traces. «C’est pour cela qu’il est important d’inviter les personnes qui ont des comportements à risque à se faire dépister régulièrement. Les professionnels de la santé recommandent de le faire une fois par an pour une personne ayant moins de dix partenaires, sinon, il faudrait y recourir deux fois par an», explique Aymeric Dallinge, chargé de prévention pour les HSH à l’Antenne sida du Valais romand. Une fois détectée, la plupart des IST se soignent très bien. Les bactéries nécessitent la prise d’antibiotiques. La syphilis se soigne par injection.

Enfin, précisons encore que la situation de l’infection à chlamydia est un peu plus complexe. «Actuellement, on constate qu’environ 10% des femmes de 20-22 ans sont infectées. Nous traitons la bactérie avec des antibiotiques, mais parfois, elle réapparaît quelque temps plus tard. C’est problématique. Pour l’instant, nous n’avons pas de stratégie efficace pour lutter contre les chlamydioses. Les connaissances sur l’évolution naturelle de l’infection et l’impact du traitement sont encore insuffisantes», relève le Dr Bally, regrettant que la recherche médicale ne se préoccupe pas davantage de cette problématique.

Pour se protéger, il vaut mieux utiliser un préservatif pour les contacts occasionnels, respecter les règles du safer sex et se faire dépister régulièrement, aussi après un changement de partenaire. Si vous avez des symptômes laissant suspecter une IST, une consultation médicale est nécessaire.

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