Votre publicité ici avec IMPACT_medias

Les femmes migrantes s'encouragent à prendre soin de leur santé

Des tables rondes, les femmesTISCHE, sont organisées entre femmes de communauté étrangère pur les inviter à prendre soin de leur santé.

24 oct. 2017, 16:34
/ Màj. le 25 oct. 2017 à 20:00
Les femmes migrantes partagent leurs conseils pour se maintenir en bonne santé autour d'une table ronde. Des femmesTISCHE sont organisées régulièrement dans le canton.

Globalement, les migrants qui viennent travailler en Suisse prennent moins soin de leur santé. «Ils arrivent en bonne santé et vivent le moment présent sans penser à demain. Ils se disent qu’ils ont la santé et ils en profitent. Certains perdent leurs bonnes habitudes alimentaires. Souvent, ils cumulent les jobs. Un mode de vie qui n’aide pas à préserver son capital santé», explique Aude Monnat, coordinatrice de femmesTISCHE. Il s’agit d’un programme de prévention destiné aux femmes migrantes.

L’objectif est d’organiser des tables rondes entre femmes migrantes d’une même communauté. Une animatrice, formée au préalable, invite d’autres femmes pour parler de questions touchant à la santé, à l’alimentation, à l’éducation des enfants, à la sexualité, à la consommation d’alcool ou de substance, etc.

En Valais, les femmesTISCHE se déroulent dans plusieurs langues (français, allemand, italien, anglais, espagnol, portugais, albanais, serbo-croato-bosnien, slovène, bulgare, polonais, arabe, farsi, kurde, tigrinia et chinois).

Messages de prévention

«Ces tables rondes sont une bonne manière de véhiculer des messages de prévention auprès des migrants. Les campagnes de prévention classiques ont plus de mal à les atteindre», relève Aude Monnat.

Si en Valais, on retrouve de nombreuses nationalités, la communauté portugaise est la plus représentée. «Un migrant sur deux en Valais est portugais», confirme Aude Monnat. Cette communauté est également difficile à toucher. Ils sont nombreux et peuvent s’entraider.

«Avec ce programme, les participantes sont co-constructrices des savoirs. Leurs expériences au pays d’origine sont utilisées pour asseoir les contenus des programmes de prévention suisses, ce qui rend cette méthode de travail beaucoup plus attrayante pour les participantes et plus efficace que d’autres campagnes de sensibilisation», explique Aude Monnat.

>> A lire aussi: Les femmes se mettent à table

A côté de cela, de nombreux Portugais choisissent de se faire soigner au pays. «Les coûts pour le patient sont assez faibles puisque la sécurité sociale prend en charge une grande partie de la facture. Il paie une partie de la facture au médecin en fonction de son revenu», explique Franceline Amos, animatrice des femmesTISCHE pour la communauté portugaise vivant en Valais. Ils pensent que le système suisse est qualitatif et fiable, mais cher.

Partager et échanger

Pour cette population, il semblerait que le concept de femmesTISCHE porte déjà ses fruits. Franceline Amos en a déjà organisé deux. «Les participantes ont la curiosité de venir et de découvrir les thématiques abordées. Elles apprécient de pouvoir partager et échanger leurs expériences dans un climat de confiance», explique l’animatrice.

La dernière table ronde a eu lieu en septembre autour de la thématique de l’alimentation. «Même si on connaît assez bien le sujet, c’est l’occasion de se remettre à jour. Dans les jours qui suivent, je suis plus attentive à mettre en pratique les bonnes résolutions prises», explique une participante.

«Avec certaines participantes, nous avons parlé de nos souvenirs de jeunesse. Nos grands-parents mangeaient de la soupe aux légumes le matin. Ils mangeaient moins de viande et davantage de légumineuses. C’était sain. Aujourd’hui, nous avons tendance à manger beaucoup de viande», raconte Franceline Amos.

Les femmes portugaises ont donc cherché des alternatives en s’échangeant des recettes composées avec des pois chiches, par exemple. Les plus jeunes participantes, ont, quant à elles, reconnu qu’il leur arrivait de privilégier les établissements proposant de la nourriture pas cher et rapidement servie à des plats plus sains, mais plus chers. Une pratique commune à de nombreux jeunes, qu’importe leur nationalité…

Si ces moments d’échange permettent de se souvenir des bons réflexes pour préserver sa santé, c’est aussi l’occasion de partager certains vécus.

«Les jeunes qui sont nés ici me disent souvent que tout n’est pas simple. On pense souvent qu’ils sont intégrés et que ce n’est pas un problème. Pour eux, c’est difficile de pouvoir être totalement soi-même en conciliant la culture et l’identité portugaise tout en étant suisse», termine Franceline Amos.

>> Tout savoir sur les femmesTISCHE en Valais

Votre publicité ici avec IMPACT_medias