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Le moral dans les chaussettes

Les jours qui raccourcissent, les températures qui baissent... l’humeur touche le fond lors des mornes saisons.

26 oct. 2016, 23:31
/ Màj. le 27 oct. 2016 à 00:01
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«Les feuilles mortes se ramassent à la pelle», écrivait Prévert. L’automne s’installe et le blues hivernal qui l’accompagne aussi. Si presque tout le monde est touché par cette mélancolie, certaines personnes développent, à l’arrivée des frimas, une dépression saisonnière. «On parle d’une «dépression atypique», explique Raphaël Voide, médecin chef du Service de psychiatrie et psychothérapie communautaire de l’Hôpital du Valais. «A côté des symptômes dépressifs typiques tels que la baisse de l’humeur, le manque d’énergie et d’envie, la perte de plaisir, le sentiment de culpabilité ou encore les troubles de la concentration, la dépression saisonnière entraîne habituellement, et à la différence de la majorité des troubles dépressifs, une augmentation de l’appétit et du sommeil.»

La dépression saisonnière se distingue également des autres troubles dépressifs par son caractère cyclique: «Pour évoquer ce diagnostic, il faut deux épisodes dépressifs présentant une particularité saisonnière et séparés par une période de rémission des symptômes, au cours des deux dernières années.» On distingue cette maladie du blues hivernal en fonction de l’intensité des symptômes et donc de la détresse ressentie qui, dans le cas d’une dépression saisonnière, va perturber de façon significative le fonctionnement familial et socioprofessionnel de la personne touchée.

Le Nord est plus touché

La raison de ce mal-être saisonnier demeure en partie inconnue. Une corrélation a toutefois été établie avec la baisse de luminosité propre à cette période de l’année: «Le manque de lumière observé sous nos latitudes en automne et en hiver peut entraîner des perturbations dans la sécrétion de la mélatonine et de la sérotonine, des messagers chimiques importants pour réguler notre sommeil et notre humeur.» Moralité: pour être heureux, mieux vaut passer les mornes saisons à Honolulu qu’à Tromsø.

La maladie touche donc différemment les individus en fonction de leur emplacement géographique, mais elle dépend également du sexe et de l’âge de la personne: «Les femmes sont trois à quatre fois plus touchées que les hommes et les jeunes adultes sont plus concernés que leurs aînés. Mais il est très difficile de déterminer les causes de ces résultats.» Environ 3 à 6% des personnes vivant sous nos latitudes seraient concernées, entre les mois d’octobre et de février.

Chercher la lumière

Face au problème, Raphaël Voide conseille d’augmenter son apport quotidien de lumière: «S’exposer à la lumière du jour le plus souvent possible et de préférence le matin. Même par temps couvert, la luminosité naturelle est importante et aura un impact positif sur la santé.» Par comparaison, une sortie par beau temps nous expose à des valeurs oscillant entre 10 000 et 60 000 lux (ndlr: le lux est l’unité de mesure de l’éclairement d’une surface). «Par temps couvert, on se situe encore entre 500 et 3000 lux, alors qu’un éclairage d’appartement, ne dépasse pas les 500 lux.» Et s’il est impossible de sortir, se rapprocher des fenêtres et investir dans des séances de luminothérapie permet de tromper le cerveau et de retrouver sa joie de vivre.

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