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La piqûre n’a pas de sexe

A partir de cette année, l’injection effectuée à l’école contre le papillomavirus concerne aussi les garçons.

21 sept. 2016, 23:14
/ Màj. le 22 sept. 2016 à 00:01
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Chaque année, environ 250 nouveaux cas de cancers du col de l’utérus sont diagnostiqués en Suisse. 70% d’entre eux sont dus au papillomavirus (HPV 16 et 18). Certains de ces agents pathogènes (HPV 6 et 11) touchent également les hommes, provoquant des verrues génitales et, dans de plus rares cas, des cancers de l’anus et du gland. C’est pourquoi la vaccination proposée lors de la scolarité des filles est, pour la première fois cette année, proposée également aux garçons: «Les verrues génitales sont aussi courantes chez les hommes que les femmes», explique Simon Fluri, médecin-chef de pédiatrie de l’Hôpital du Valais et référent en médecine scolaire.

Egalité de traitement pour une égalité des chances

Comme les deux sexes peuvent être porteurs du virus, il est important de vacciner filles et garçons: «Tous deux peuvent transmettre le virus. Nous cherchons donc avant tout à réduire les contaminations. De plus, dans le cas de relations homosexuelles masculines, la vaccination prend tout son sens».

En Valais, celle-ci a lieu durant la scolarité. Les jeunes de 11 à 14 ans reçoivent ainsi deux injections dans un intervalle de six mois. Pour ceux qui n’appartiendraient plus à cette tranche d’âge, un rattrapage est possible chez le médecin de famille jusqu’à 26 ans, à condition de réaliser trois injections dans un intervalle de six mois minimum. Le vaccin est remboursé par la caisse maladie, s’il est effectué dans le cadre du programme cantonal. «On peut le faire bien au-delà de la scolarité, mais il est recommandé de le faire avant le début des relations sexuelles, puisqu’on est alors sûr de n’avoir pas été en contact avec le HPV».

Se protéger ne suffit pas

Contrairement au Sida et aux maladies sexuellement transmissibles, le papillomavirus n’est pas totalement arrêté par l’utilisation du préservatif, puisqu’il suffit d’un contact avec les muqueuses ou la peau pour contaminer son partenaire. Autre élément critique: dans la plupart des cas, l’infection n’entraîne aucun symptôme, donc la personne ignore qu’elle est porteuse du virus. «Le symptôme le plus connu et le plus «visible» sera la présence de lésions génitales, comme des verrues. A long terme, on parle de dysplasie du col de l’utérus, potentiellement suivie d’une atteinte cancéreuse», explique le spécialiste.

Si dans 90% des cas, la maladie disparaît d’elle-même en un à deux ans, le virus peut parfois survivre dans l’organisme plusieurs années avant de déclencher un cancer. Simon Fluri précise: «Le vaccin est une prévention; il ne dispense en rien des contrôles gynécologiques qui demeurent essentiels pour dépister cancers et infections sexuellement transmissibles.»

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