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La peur du VIH encore présente

La Journée mondiale contre le sida, le 1er décembre, permet de sensibiliser la population, mais invite aussi à lutter contre la discrimination et les préjugés.

25 nov. 2015, 23:36
/ Màj. le 26 nov. 2015 à 00:01
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Le sida fait moins la une des journaux qu’il y a trente ans. Pourtant, l’infection est toujours présente. Loin d’être anodine, elle continue à faire des victimes, même si aujourd’hui, la personne touchée peut vivre contrairement à il y a trente ans. La journée mondiale contre le sida, le 1er décembre, est l’occasion de rappeler à la population l’existence de l’infection et ses conséquences. En Valais, 19 nouveaux cas ont été diagnostiqués en 2014 et 20 en 2013. C’est le plus haut taux enregistré depuis dix ans. «Cela pourrait être plutôt une bonne nouvelle si cela signifiait que la population se fait plus souvent dépister qu’auparavant», souligne Johanne Guex, coordinatrice de l’Antenne sida Valais romand. «Des infections d’acquisition récente restent toujours à déplorer», note le Dr Frank Bally, infectiologue et médecin-chef au Service des maladies infectieuses de l’Hôpital du Valais. Sur le plan suisse, en 2014, 519 nouveaux tests se sont révélés positifs contre 578 tests il y a quinze ans. «Pour une personne séropositive, l’espérance de vie est similaire à celle d’une personne de même condition et de même âge non porteuse du virus», note le Dr Bally.

Sérophobie

Toutefois, les personnes atteintes par le VIH se disent victimes de pénalisation. «Certaines personnes ont perdu leur travail lorsque l’employeur a appris leur statut sérologique. D’autres se sont vu casser leur contrat de bail. Souvent, ces personnes se retrouvent isolées», note Johanne Guex. «La discrimination de ces personnes ou la sérophobie devraient appartenir au passé», poursuit-elle. Et pourtant, l’Aide suisse contre le sida a recensé pas moins de 117 cas de discrimination et de violation de la protection des données déclarés en 2014. C’est 40% de plus qu’en 2013. Pour éviter de pénaliser les personnes atteintes du VIH, l’Antenne sida leur conseille de ne pas dévoiler leur statut sérologique ou de le faire uniquement avec des personnes de confiance. «C’est un lourd fardeau de devoir garder ce secret pour soi. C’est pourtant la meilleure manière à ce jour de préserver ces personnes», avoue Johanne Guex. Et d’ajouter: «aucun métier ne devrait être interdit à une personne séropositive. La peur fait que le véritable risque de transmission du virus est fréquemment surestimé.»

Pas de risque

«Cette discrimination n’a pas et n’a jamais eu lieu d’être», souligne le Dr Bally. Dans les faits, chez une personne porteuse du VIH, qui suit un traitement antirétroviral dont l’efficacité est documentée et constante, le virus dans le sang n’est quasiment plus détectable. Le Dr Bally ajoute: «Une personne sous traitement efficace depuis plus de six mois ne transmet, en principe, plus le VIH. Elle n’est pas un danger pour autrui, dans ces conditions.» Traité, le virus n’infecte pas une autre personne ni via une blessure faite par une piqûre d’aiguille, ni par voie sexuelle, ni lorsqu’on prodigue des premiers secours. «Ces personnes peuvent vivre normalement. Elles peuvent avoir une vie de couple, une vie sexuelle, fonder une famille et exercer la profession de leur choix», poursuit Johanne Guex.

Reste que certains ignorent leur infection et se rassurent faussement de l’absence de signes de maladie depuis, peut-être, des décennies. Il ne faut pas banaliser le VIH. Le virus est loin d’être anodin. Malgré les progrès faits dans le traitement de l’infection, il n’est toujours pas possible d’en guérir. La personne touchée devra prendre un traitement à vie. De quoi rappeler qu’il faut continuer à se protéger contre le virus. «Nous recommandons à toute personne ayant des relations sexuelles de faire vérifier son statut sérologique et celui de son partenaire via un test de dépistage. Cela peut se faire chez le médecin généraliste, le gynécologue, aux centres SIPE ou aux consultations des maladies infectieuses de l’Institut central des hôpitaux», termine-t-il.

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