Certains parlent d’une troisième révolution industrielle, d’autres de l’actuel «mal du siècle». L’univers des nouvelles technologies ne laisse personne indifférent et nous concerne tous, dans la mesure où «tout sera numérique», comme l’affirme Frédéric Sidler, consultant en communication digitale. Fort de ce constat, il a décidé, à l’occasion d’un atelier organisé hier par le Réseau valaisan d’Ecoles en Santé, de mettre en avant les chances que de tels outils représentent pour l’école de demain.
Un bon soutien scolaire
«Une des opportunités principales réside dans le principe de la classe inversée», explique le professionnel. «La théorie est donnée à la maison, sous forme de capsules vidéo, et on exerce la pratique à l’école. Cela permet aux élèves présentant moins de difficulté de ne pas avoir besoin de recevoir les informations plusieurs fois – ce qui se passe parfois en classe, quand on réexplique la théorie aux élèves ayant moins de facilité.» Cette pratique connaît déjà un certain succès en France, au Canada, ou aux Etats-Unis, le système permettant aux parents de garder un œil sur le contenu des cours, et aux étudiants d’avancer à leur rythme.
Pour André Tissot-Daguette, enseignant spécialisé, de tels outils permettent aussi d’offrir une compensation pour des élèves présentant des troubles d’apprentissage «dys-» (dyslexie, dyspraxie, dysphasie, etc.). «En partant d’un besoin éducatif particulier de l’élève, on peut sélectionner un outil informatique compensatoire qui lui permette de mieux réaliser ses activités scolaires.» L’enjeu des écoles ne sera-t-il pas, dès lors, d’intégrer ces nouvelles technologies à leur programme? C’est l’avis de Frédéric Sidler: «Dans le domaine du travail, tout devient réseau, collaboration, partage. L’ordinateur est aujourd’hui incontournable et ces médiums d’apprentissage peuvent apporter un aspect ludique ou compensatoire dans le système scolaire.»
Connaître et maîtriser ces outils
L’encadrement d’un adulte demeure essentiel dans l’apprentissage des nouvelles technologies, comme l’explique Tiziana Bellucci, directrice générale d’Action Innocence à Genève: «Il est important que les parents comprennent quel est l’univers dans lequel vit l’adolescent, et ce qui s’y passe. On donne des conseils au jeune qui sort en boîte de nuit sur les risques encourus, parce que c’est un univers connu des adultes. Or, la plupart des parents n’ont pas de référence en ce qui concerne l’éducation numérique. Une solution peut être de découvrir les réseaux sociaux, avec l’enfant, pour interroger ces technologies et apprendre à les utiliser avec lui. Ou lui demander de nous en expliquer les enjeux: pourquoi il souhaite l’utiliser, comment cela fonctionne tout en lui faisant part de ses inquiétudes de parent quant aux dérives possibles.»