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Sion 2026: les parlementaires fédéraux veulent que le Valais empoigne le dossier

Conscients du calendrier problématique pour Sion 2026, les parlementaires fédéraux valaisans en appellent au Conseil d’Etat. Pour eux, le réveil politique doit sonner, et vite.

31 mai 2017, 17:46
Le dossier Sion 2026 doit, selon les parlementaires fédéraux, être piloté politiquement par le Conseil d'Etat valaisan.

On ne tergiverse plus, il y a urgence. Alors que nous soulevions ce mercredi les inquiétudes et les contradictions que suscite le calendrier olympique pour Sion 2026, les parlementaires valaisans appellent à une rapide mobilisation politique. A l’occasion d’un déjeuner organisé par Suisse Tourisme, ils ont d’ailleurs pu ce mercredi matin échanger sur ce dossier avec les responsables du projet. Tous reconnaissent une forme d'attentisme politique et pointent aujourd’hui dans la même direction : le Conseil d’Etat.

Le canton doit prendre le lead

«On ne sent pas l’envie. Il faut maintenant mouiller la chemise et ce rôle, c’est celui du Gouvernement valaisan. Car même si ce projet concerne plusieurs cantons, le pilier, c’est le Valais», assène Yannick Buttet (PDC). Reste qu’une telle attitude ne résoudrait pas le problème de ce calendrier, et d’un débat populaire qui devrait se tenir avant la décision finale. Dans le camp le plus sceptique, les derniers éléments n’augurent rien de bon. «J’étais partagé depuis le début sur cette candidature et cet agenda n’est vraiment pas sérieux et ne fait rien pour me rassurer», lance Mathias Reynard (PS). 

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Vers un vote avec réserve?

Mais beaucoup assurent que l’agenda est un faux problème, difficile à modifier, et qui vise surtout à éviter de prendre des responsabilités. «Tout le monde approche la main de la plaque pour sentir la chaleur mais aimerait bien que ça reste tiède», ajoute le conseiller national PDC. Aux yeux des élus, le vote du peuple pourrait très bien – et devrait – se tenir avant le débat aux chambres fédérales, une fois la première décision du Conseil fédéral communiquée dès le mois de septembre.

C’est le cas de Jean-Luc Addor (UDC) pour qui les grandes lignes du dossier seront suffisamment connues pour organiser un vote rapidement. «Et à quoi bon continuer dans ce dossier si on ne s’assure pas du soutien du peuple valaisan qui est l’élément central de cette candidature? Sans ça, personne n’ira plus loin», promet-il. Et d’inviter le Conseil d’Etat à mettre rapidement sur la table du Grand Conseil un projet de garantie de déficit ou d’engagement financier et de convoquer un référendum obligatoire. «Rien n’empêche de voter en émettant une réserve quant au soutien final de Berne», renchérit Yannick Buttet, reprenant une idée de son collègue sénateur Jean-René Fournier. Une idée qui aurait par ailleurs l’avantage d’inverser la pression en cas de oui, et d’avorter le projet en cas de non. 

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Le calendrier encore modifiable?

Philippe Nantermod (PLR) n’est pas aussi catégorique et pense que le calendrier fédéral peut changer sous la pression du Valais et du conseiller d’Etat Frédéric Favre. «Il a totalement raison de s’impliquer dans le dossier et il faut effectivement aller vite. Quant à la décision du Conseil fédéral et aux débats, ils doivent être avancés, les délais sont trop longs et ne sont pas satisfaisants.» Et de rappeler que la présence de ce dossier sur la table fédéral constitue déjà un sérieux pas en avant. Evoquant des projets de candidature plein les tiroirs et un dossier de Sion 2026 auquel personne ne croyait, le Chablaisien boit du petit lait, lui qui s’était fait raillé par le Grand Conseil lorsqu’il avait proposé de relancer l’idée en 2014.

L’implication publique est incontournable

Dans toutes les hypothèses la condition sine qua non à l’avancée du dossier reste donc l’entrée en scène rapide d’un pilote politique dans l’avion. «Les privés ont eu l’immense mérite de lancer la boule et ce n’est pas une critique à leur égard, mais il faut maintenant donner de la transparence politique à ce dossier et qu’il soit incarné par un pouvoir public avec professionnalisme», reprend Yannick Buttet. Même pour Philippe Nantermod, en défenseur du libéralisme, l’implication à large échelle de l’Etat est indispensable à un projet de cette taille. Et de reconnaitre que les discussions sont encore quasi inexistantes sur le dossier dans les travées fédérales. 

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Davantage de garanties exigées

Le message est donc clair, le temps de l’attentisme est terminé. «Cette forme de «je te tiens par la barbichette» ne peut plus durer, selon Jean-Luc Addor, si le Valais veut vraiment les Jeux, alqu’il le démontre.» Mathias Reynard invite de son côté à présenter rapidement et avec précision des attentes chiffrées du niveau communal, cantonal et fédéral car le seul engagement politique ne saurait suffir à convaincre. «Ce processus ne me rassure pas du point de vue démocratique alors qu’on dépense déjà des millions engagés pour la phase de candidature. Cela donne l’impression de vouloir avancer sans consulter le peuple et on va se retrouver à fin 2018 à devoir tout faire en même temps.» Le réveil politique doit donc sonner, et vite.

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