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Jean-Philippe Rochat quitte la présidence de Sion 2026

Jean-Philippe Rochat quitte la présidence de Sion 2026. Plus que l’ombre des Panama Papers, il regrette que le dossier ait tourné au combat de coqs. Jürg Stahl, conseiller national (UDC/ZH) et président de Swiss Olympic, lui succède.

06 déc. 2017, 16:01
/ Màj. le 07 déc. 2017 à 06:45
Jean-Philippe Rochat présidait l'association Sion 2026 depuis la fin de l'année 2016.

Jean-Philippe Rochat quitte la présidence de Sion 2026. Il sera remplacé par Jürg Stahl, conseiller national UDC zurichois et président de Swiss Olympic. Ce dernier conservera ses fonctions d’élu mais démissionnera de sa fonction dans la direction du Groupe Mutuel. Cette décision sera formalisée par  la Confédération ces prochains jours qui devrait mettre en consultation son message sur le soutien à Sion 2026. Jean-Philippe Rochat était pris dans la tourmente depuis que son étude est apparue dans les listes des Panama Papers. 

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A cela s’ajoutent les déclarations de Christian Constantin sur la marque Sion 2026 qui lui appartient et sur le prétendu salaire de Jean-Philippe Rochat. Ce dernier avait été un des pionniers de la candidature vaudoise, avant d’être un des artisans de la réunion avec le projet valaisan puis de devenir président de l’association Sion 2026 dès la fin de l’année dernière. Appelant à cesser «le combat de coqs», il espère que son retrait ramènera de la sérénité dans le projet. Entretien.

Jean-Philippe Rochat, votre départ n’était plus vraiment une surprise. C’est le lien de votre étude avec les Panama Papers qui le motive?

Sur cette affaire qui n’en est à mon avis pas une, je n’ai rien à me reprocher. J’ai fait mon travail pour des clients tout autant irréprochables. Le moment est bien tombé, il faut laisser la place aux politiques.

Quand même, aux yeux de l’opinion, c’était difficilement conciliable…

Je ne suis pas sûr. Cela signifierait jeter l’opprobre sur tous les avocats d’affaires et les employés de banque de ce pays. Ce que je sais en revanche, c’est que cela a servi à une cabale contre moi, pour m’attaquer sur mon prétendu salaire, sur ma personne. Il est temps de se réunir autour de cette candidature plutôt que de l’affaiblir ce projet.

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Quand vous évoquez une cabale, vous ciblez Christian Constantin?

Christian Constantin dit qu’il n’a pas la mémoire des chiffres mais articule le montant de 500 000 francs pour mon salaire. Pourtant, dans une séance du 12 mai 2016 à la Porte d’Octodure à laquelle Christian Constantin était présent, c’est bien ce montant de 100 000 francs pour 2017 qui a été protocolé. (n.d.l.r.: Le Conseil fédéral vient de confirmer cela au Parlement.) Pour 2018, vu le lancement de la phase de candidature, il s’agissait de 200 000 francs.

Donc ce chiffre de 500 000 francs était faux. Christian Constantin avait pourtant porté ce projet. C’est parce qu’il a été écarté après son altercation avec Rolf Fringer qu’il vous en veut?

Très franchement, je n’en sais rien. Mais ce qui est clair c’est que ces différents éléments ont fait beaucoup plus de bruit en Suisse alémanique que le dossier des Panama Papers. Et les déclarations sur la marque qui appartiendrait à Christian Constantin n’ont rien arrangé.

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Le Conseil fédéral affirme ce jour que cette histoire de marque n’est pas un problème et n’aura aucun effet. Tout ça pour ça?

Malheureusement oui. Cela laisse entendre que Christian Constantin garde la main sur la marque. Dans les faits, il a donc protégé, tout seul, alors que nous étions constitués en association, uniquement le slogan et ses couleurs «Sion 2026. Les Jeux au cœur de la Suisse». Il suffirait ainsi de changer le slogan ou d’ajouter le Cervin en fond pour que ça ne pose plus le moindre problème.

Vous aviez porté le projet vaudois puis aviez été un des artisans de la réunion avec le dossier de Christian Constantin. C’est un problème de paternité du dossier?

Là encore, je ne peux rien affirmer. Mais il est clair que lorsque vous comparez les tout premiers dossiers (il nous les présente un par un), les cartes et la distribution des sites sont étonnamment ressemblantes.

Vous n’êtes pas un peu amer de partir à cause de ce qui s’apparente à un combat de coqs?

Non je n’ai ni amertume ni regrets. Je suivrai ce dossier avec grand intérêt. Je souhaite que, peut-être sans moi et sans Christian Constantin, le calme revienne. Je regagne mon indépendance dans mon étude que j’avais laissée de côté.

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Une étude dont la proximité avec le CIO a pesé sur votre décision?

Il n’y a jamais rien eu de secret dans le fait que l’étude a des mandats pour le CIO et que mon associé François Carrard en était le directeur général. Tout cela est de notoriété publique et le CIO a été le premier intermédiaire avec qui nous avons parlé. C’était jusqu’ici même plutôt un avantage pour ce projet et il a toujours été convenu que je me mettrai en congé de mon étude quand nous aurons été officiellement candidats.

Jürg Stahl, politicien et zurichois, est-il la bonne personne pour redonner l’enthousiasme et convaincre les Valaisans?

Il est surtout président de Swiss Olympic. Dans les autres pays, ce sont souvent ces associations qui conduisent les candidatures. Et c’est la bonne personne pour gérer la phase politique qui s’ouvre. Car avant le vote, il faudra que la consultation auprès des milieux politiques soit positive. Sans quoi le projet pourrait s’arrêter net. Enfin, je pense que c’est une très bonne chose qu’il soit zurichois et pas valaisan car on était en train de retomber dans une situation comparable à 2006 alors que le projet est suisse.

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L’enthousiasme sera néanmoins difficile à susciter en Valais, il faudra dépasser le cadre du politique. On parlait de sportifs ou encore d’ambassadeurs potentiels...

Il ne faut pas confondre le rôle du président, un travail à plein-temps, et le rôle de ceux qui viendront soutenir le projet. Roger Federer ne peut pas mettre sa carrière entre parenthèses pour ce projet. Quelqu’un comme Nicolas Bideau a des qualités indéniables et il fera sans doute partie des personnes nommées par la Confédération. Il faudra aussi des personnalités valaisannes, c’est évident.

Vous suivrez cela de l’extérieur mais franchement, vous y croyez encore?

Je le redis, c’est un beau projet, en plein dans la cible du CIO. Il faudra de l’enthousiasme. Mais avec un bel hiver, des médailles suisses aux JO, tout deviendrait possible.
 

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