Votre publicité ici avec IMPACT_medias

Entre tradition et ouverture, l'Hérens balance

L'organisation d'un premier combat international en mai soulève quelques interrogations dans le milieu.

05 mars 2012, 00:01
data_art_687535

"La finale cantonale est devenue nationale l'an passé. Cette année, on organise un combat international. Est-ce qu'un jour vous voulez faire une finale mondiale à Moscou?" Cette question a été posée samedi par un membre des Amis des reines, lors de l'assemblée générale de cette association. Si une seule voix s'est élevée dans ce sens, les applaudissements qui ont suivi cette intervention montrent que certains passionnés de la corne ressentent un certain malaise vis-à-vis de cette ouverture.

 

Un combat international

 

La finale ne devient pas internationale, a nuancé Francis Dayer, le président des Amis des reines. En fait, à côté de la finale habituelle, se déroulera un combat entre de jeunes bêtes provenant de la vallée d'Aoste et de Haute-Savoie. Avec 14 lutteuses valdôtaines et 4 françaises seulement, la traditionnelle joute valaisanne ne perd en rien sa spécificité locale.

 

Combat international en... 1917

 

Un des artisans de ce qui sera appelé le combat de l'Espace Mont-Blanc, Roger Bollenrücher rappelle que des combats de vaches par-delà les frontières ne sont pas une nouveauté. Des joutes ont eu lieu entre troupeaux savoyards et valaisans au col de Balme de 1917 jusqu'au début des années 1950.

Pour Roger Bollenrücher, la nouvelle joute internationale servira à la défense d'un patrimoine commun aux trois régions, qui pratiquent des échanges transfrontaliers.

"La vallée d'Aoste possède autant d'Hérens que nous. Il y a toujours eu des échanges entre les deux régions. Désormais, les Valdôtains peuvent acheter librement des taureaux valaisans. Une trentaine de taureaux devraient ainsi passer la frontière cette année et les Valdôtains ont acheté 300 doses de semences suisses."

 

L'origine autrichienne de l'Hérens

 

Martial Aymon, le président de la Fédération d'élevage de la race d'Hérens, a rappelé que les anciens avaient déjà fait preuve de passablement d'esprit d'ouverture.

"Notre race actuelle vient d'Autriche!" , a-t-il lancé. "On a eu besoin au siècle passé de sang neuf pour notre race et on a été en chercher à travers les Alpes." Le président rappelle ainsi qu'un croisement de la race d'Hérens avec une race tyrolienne, la Duxer du Zillertal a été mené en 1925. Quatre animaux de cette race autrichienne ont été importés en Valais. Un des taureaux a eu une large descendance. A travers lui, au fil des générations, quasiment toute la race d'Hérens s'est retrouvée avec une petite partie de sang Duxer dans ses veines.

 

Un événement valaisan

 

Malgré tout, Martial Aymon s'est voulu rassurant. Il n'est pas question d'abandonner l'aspect valaisan des combats de reines. "On n'est pas près d'organiser un combat à l'extérieur du Valais" , a-t-il déclaré. "Nous avons de plus en plus de demandes allant dans ce sens, qui proviennent des cantons de Fribourg, Vaud et même récemment de Berne." Si les Valaisans peuvent refuser d'organiser un combat ailleurs que dans leur canton, "on ne peut pas empêcher des éleveurs d'autres cantons d'organiser des combats chez eux, mais ces joutes n'ont aucune incidence ni sur l'organisation des combats valaisans ni sur la finale."

Même si elle est devenue nationale, la finale d'Aproz n'en demeure pas moins réservée aux vaches, valaisannes ou non, s'étant qualifiées lors des combats éliminatoires organisés en Valais. Et en Valais seulement.

Votre publicité ici avec IMPACT_medias