Soins infirmiers: investir dans ce qui fait une différence!

Bien qu’encourageant à bien des égards, le contre-projet à l’initiative sur les soins infirmiers n’est pas satisfaisant. D’abord parce qu’il est limité dans le temps alors que la pénurie ne l’est pas. Ensuite parce que le milliard promis ne sera en réalité octroyé qu’à de très nombreuses conditions dont beaucoup dépendent des cantons. Et enfin parce qu’il ne s’attaque pas à la principale source du problème, l’abandon de la profession dû aux mauvaises conditions de travail. 

Minimiser ou ignorer ce paramètre, c’est prendre le risque de dépenser pour ne rien résoudre et voir finalement le problème s’accentuer. Augmenter le débit de remplissage d’une baignoire percée sans prendre soin d’en réparer d’abord le trou est un non-sens.

Pour une entreprise, privilégier le bien-être de ses employés n’est pas une dépense à fonds perdu mais un investissement! Les soins infirmiers garantissent l’efficience et la qualité des soins administrés aux patients. De nombreuses études l’ont démontré: du personnel infirmier bien formé, en suffisance et satisfait à sa place de travail diminue drastiquement le taux de complications, la survenue d’événements indésirables, le nombre d’hospitalisations et la mortalité due à des causes évitables. 

Les économies ainsi réalisées ne pourraient-elles pas être en partie réutilisées pour améliorer les conditions de travail de celles et ceux qui en sont à l’origine? Voulons-nous investir dans ce qui fait vraiment une différence? Vraisemblablement pas pour le Conseil fédéral et les Chambres fédérales. Au peuple d’en décider! Pour se donner une chance d’améliorer substantiellement notre système de santé, investissons dans les soins infirmiers et votons oui le 28 novembre.