courrier des lecteurs

La Suisse n'est pas que villes

9 juin 2016

Pendant qu'elle vante la diversité de ses paysages, ses quatre langues officielles et ses cultures
multiples, la Suisse applique en matière de Santé Hospitalière les méthodes d'un pays qui a
concentré ses villes sur ses littoraux, n'a qu'une langue officielle et un même mode de faire sur tout
son territoire. Mais si l’Ordonnance Fédérale de 2012 est délibérément orientée vers l’unification du
financement du système hospitalier dans toute la Suisse, elle précise aussi que « le système
hospitalier lui-même est du ressort du canton ». De ce pari risqué, deux petites villes romandes, Sion
et Neuchâtel, veulent saisir l'occasion de concentrer dans leurs murs le meilleur des activités
hospitalières de leurs cantons respectifs. A Neuchâtel, le « Bas » est privilégié par rapport au « Haut »
alors qu’au contraire, le Valais promeut l’hôpital de Brigue en plus de celui de Sion seulement parce
que l’Allemand y est parlé.et que les hôpitaux bernois concurrents en sont maintenant
proches. On ne doit donc pas s'étonner qu'on n'entende jamais parler que de ces
hôpitaux »centraux » lorsqu'on aborde les problèmes du système hospitalier cantonal, car les
impératifs politiques cantonaux s'y achoppent aux impératifs financiers d’origine susse. Mais les deux
Etats cantonaux n’ayant rien fait pour défendre leur canton périphérique de l’origine citadine
des décisions suisses, ils restent clairement à l'origine de tous les problèmes des hôpitaux et de leur
financement rencontrés dans ces cantons.

par Etienne Coquoz, 3960 Sierre