courrier des lecteurs

Réaction à l'article "Méditation" du 22.10.16

23 oct. 2016

Parlez-vous l’hébreu ?
Hélas, comme vous dites, Monsieur l’Abbé Vincent Lafargue, durant des siècles des croyants sont littéralement morts de peur ! Des milliers,... car, voyez-vous ils y croyaient vraiment, ils priaient le Credo en affirmant leur foi... et ils avaient la frousse, l’angoisse, la panique de ce jugement, ce jugement dernier. Ils devenaient fous, ou folle, comme ma mère en imaginant non une condamnation à vie, oh non, c’est une condamnation pour l’éternité ! A 18 ans elle avait promis à ce Dieu d’entrer dans les ordres ; et voilà qu’elle s’est mariée !
Le gentil curé du village lui prédit une vie de pénitence… pensez donc, une promesse non tenue et de plus faite à Dieu lui-même..
Les trente dernières années de sa vie passées dans la peur, dans l’angoisse, dans la folie. L’angoisse permanente de ce jugement dernier, cette condamnation, ce sens unique, ce non-retour ! … et elle est tenace cette foi profonde, impossible à enlever ou à raisonner avec, car c’est Dieu qui parle…. alors, contre Dieu de quel arme disposons-nous ? Car en plus il est représenté sur terre, ce Dieu, ce juge impitoyable, il a son Chef Suprême et ses soldats, ce Dieu…
Et voilà que vous dites qu’il s’agit en fait juste d’une erreur de traduction du texte de la fameuse prière du Credo ; une erreur de traduction….. ma mère, des milliers d’hommes et de femmes, ... des victimes collatéraux en somme, comme on dirait aujourd’hui, des victimes d’une….. faute de traduction !!
Hélas, Monsieur l’Abbé, ma mère ne parlait pas l’Hébreu.
 

par Armour Monika, 1955 Chamoson