courrier des lecteurs

Le vent tourne

13 avr. 2017

En réponse à Valentin Aymon dans la rubrique du courrier des lecteurs du 10 avril 2017.

Un raisonnement simpliste où au lieu de chercher et de comprendre le bon et le mal, Valentin inspiré par les fictions hollywoodiennes limite son raisonnement en deux camps, les gentils et les méchants (manichéisme primaire). Ayant dans son esprit endossé le rôle du gentil il devient naturel d’utiliser contre ses contradicteurs le nauséabond terme de nazis.

Il me semble aussi nécessaire de redéfinir le terme de conservateur qui semble si étrange à ses yeux. Être conservateur c’est regarder avec amour l’héritage qu’on a reçu de nos aïeux, apprécier sa valeur, et surtout savoir en prendre soin afin de pouvoir le remettre intact à ses successeurs. Être conservateur c’est grandir enraciné.

Comme point de départ de la montée des courants conservateurs du 21ème siècle, il utilise à tort l’année 2008. La période n’est pas choisie au hasard. 2008, c’est l’année de la dernière crise financière, comme à son avis le salut et le bonheur de l’homme ne passent que par le bien matériel il lui semble logique que lorsque l’économie va moins bien apparaissent alors les courants politiques et idéologiques extrêmes à ses yeux. Une logique qui nie tout les autres besoins de l’homme et le transforme en une unique bête à consommer négligeant ainsi la dimension culturelle et spirituelle de l’être humain.

Tombé dans le moule du parfait «gentil», Valentin éclipse de nombreuses zones de raisonnement. En effet, les partis qu’il se permet de citer, sont tous très différents les uns des autres mais possèdent néanmoins comme point commun la défense du souverainisme, l’ultime frein à la globalisation laquelle mènerait à terme une économie de marché destructrice pour le monde occidental faisant cette fois-ci le jeu des barons de la finance et l’oppression ultime du peuple. Comment donc ne pas reprendre la fameuse citation du non moins célèbre Jacques-Bénigne Bossuet «Dieu se rit des hommes qui déplorent les effets dont ils chérissent les causes.»

Soyons fiers de nos racines, de notre démocratie et pour que celles-ci perdurent apprenons à approfondir nos raisonnements et à ne pas cataloguer les autres pensées divergentes de la «pensée du gentil» comme pensées nazis ou communistes.

François Quennoz, Savièse

par François Quennoz, 1965 Savièse