courrier des lecteurs

Ma foi bien tiède

10 déc. 2016

La liberté d’expression est reine, c’est un fait. Je trouve néanmoins scandaleux de trouver dans vos colonnes un encart qui ose comparer l’avortement aux massacres des chrétiens d’Orient et d’Afrique. Je suis navrée, cher Monsieur Pellegrini, mais je ne suis sans doute pas suffisamment « attendrie intérieurement au point d’améliorer ma pratique religieuse » de la sorte. Ma compassion va davantage vers toutes ces femmes qui ont dû passer par l’épreuve de l’avortement. Pensez-vous vraiment qu’on avorte comme on avale un comprimé de paracétamol ? Pensez-vous vraiment que cela soit si facile, si anodin ? Comment pouvez-vous comparer « le massacre des innocents par le biais de l’avortement » au « génocide contre les chrétiens » ? Comment pouvez-vous comparez l’incomparable ? L’horreur vécue par les peuples persécutés (quelle que soit leur religion) et l’épreuve que doivent traverser les femmes qui avortent sont toutes deux des choses dramatiques, mais qui n’ont rien en commun. Pour vous les femmes qui avortent sont-elles de criminelles ? Des terroristes ? Vos propos sont irrespectueux tant envers les femmes qu’envers les chrétiens qui subissent la terreur. Navrée pour ma « foi bien tiède », Monsieur Pellegrini, mais il semblerait que ma religion chrétienne n’ait rien en commun avec la vôtre non plus.

par Malika Bonvin, 1926 Fully