courrier des lecteurs

La sortie du nucléaire concerne directement les Valaisans

17 nov. 2016

Les Valaisannes et Valaisans pourraient penser que les centrales nucléaires ne les concernent pas beaucoup, que même en cas d'accident grave ils ne seraient pas touchés. C'est oublier qu'un tel accident serait connu dans le monde entier. Qui viendrait encore passer des vacances dans un petit pays touché par une contamination nucléaire? Qui enverrait encore ses enfants dans nos écoles privées? Qui achèterait encore notre vin? Difficile d'expliquer à un Asiatique qu'une chaîne de montagnes met le Valais à l'abri de la contamination.
On essaie aussi de faire croire aux Valaisannes et Valaisans qu'ils protègent le climat en continuant d'accepter les risques de nos vieilles centrales nucléaires (étude récente de la HES Sion). C'est vrai que si nous produisons moins de courant il faudra, dans un premier temps, en importer plus. C'est vrai également que nous n'avons pas le droit et pratiquement pas la possibilité de favoriser le courant "vert" dans nos importations, donc nous importerons du courant produit avec du charbon et du gaz naturel. Ce qu'on oublie de nous rappeler, c'est que l'Union Européenne, comme la Suisse, a fixé un plafond aux émissions de CO2, en particulier pour les gros émetteurs comme les centrales électriques. Il n'est donc pas possible d'émettre plus de CO2 pour répondre à la demande accrue d'électricité de la Suisse, il faut forcément compenser ailleurs. Nous allons aussi importer plus de courant d'origine nucléaire, mais nos amis français ne vont pas construire des centrales pour nous, il n'y aura pas plus de production de courant nucléaire. Il est uniquement possible d'augmenter la production d'électricité photovoltaïque, éolienne et hydraulique. Et cela va profiter à nos barrages.
On le voit, les Valaisannes et Valaisans ont tout à gagner d'un arrêt des centrales nucléaires.

par Philippe Thalmann, 1015 Lausanne