courrier des lecteurs

Des grands prédateurs et des hommes

18 nov. 2021

Longtemps, le loup et les grands prédateurs ont symbolisé une nature sauvage contre laquelle il fallait se protéger. Aujourd’hui, les temps ont changé et les vraies menaces ne viendraient-elles pas d’ailleurs? La Cop 26 vient de fermer ses portes, et force est de constater que la menace vient uniquement des activités humaines qui accélèrent dangereusement le changement climatique et l’effondrement des systèmes, les deux étant intimement liés. 

Réfléchissons un instant aux conséquences de la disparition des pollinisateurs, de l’affaiblissement du Gulf Stream ou simplement de la raréfaction des énergies fossiles. Notre monde est en train de changer plus rapidement que nous ne l’avions envisagé. Aujourd’hui nous avons impacté notre planète à un tel point que l’humain et son bétail représentent 96% des mammifères! 

Depuis que je suis né, le monde a perdu plus des deux tiers de ses populations d’animaux sauvages et, dans le même laps de temps, le Valais a perdu plus de deux tiers de ses exploitations agricoles englouties par des structures toujours plus grosses. Que pouvons-nous faire face aux défis qui nous attendent? Militer pour un Valais sans grands prédateurs? «Est-ce que ce monde est sérieux?» pour reprendre les paroles de Cabrel. 

Nous n’avons qu’une seule planète et l’épidémie du coronavirus nous a fait prendre conscience que nous faisons partie d’un tout, nos actes pouvant avoir une répercussion ailleurs sur la planète comme l’a décrit Edward Lorenz en donnant l’exemple de l’effet papillon. 

En conséquence, la vraie question de cette votation d’un Valais sans grands prédateurs est de savoir quel message nous souhaitons donner au monde et aux générations futures. Posons-nous cette question avant de glisser notre bulletin dans l’urne. Ne serait-il pas temps de faire la paix avec la nature?  

par Jean-Marc Landry, 1972 Anzère