Multiculturalisme

Multiculturalisme.
Réponse à Jean-Dominique Cipolla. (NF du 24 janvier 2017)

Que signifie donc « le citoyen bien né » ? Est-ce celui qui a eu la chance de naître de votre côté de la barrière ?
L'histoire doit être revisitée, elle est en constante évolution ; les mythes se font et se défont. Les acquis d'hier ne sont pas ceux d'aujourd'hui. Écolier, je me rappelle encore lorsque l'instituteur nous disait que c'était grâce à nos grands-pères massés à la frontière que la Suisse fut épargnée lors de la dernière Guerre.
Le rapport de la Commission Bergier, en 2001, fruit d’un long travail historique et scientifique, présenta de toutes autres conclusions.
Il en fallut de l'ouverture d'esprit et de cœur à nos ancêtres, entre 1291 et 1815, pour forger les contours de la Suisse actuelle. Bien sûr, certaines alliances étaient plus stratégiques, mais nos Pères fondateurs, comme vous aimez à les citer, eurent le courage d'intégrer à leur confédération des cantons ne parlant pas la même langue ou n'ayant pas la même religion, parce que la volonté d’être réunis sous un même étendard était plus forte que leurs différences.
L'ouverture aux autres ne peut être que bénéfique et profitable, aussi pour les « bien nés ».

Olivier Constantin, Leytron