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Valais: le jass a son champion 2017, avec son coéquipier ils sont les maîtres du jeu depuis trois ans

Sacha Bourdin a été sacré champion valaisan 2017. Avec son coéquipier, Eric Evéquoz, ils se partagent ce titre chacun leur tour depuis trois ans. Interview cartes sur table et recette du succès en vidéo.

26 juil. 2017, 19:33
/ Màj. le 27 juil. 2017 à 05:30
Sacha Bourdin et Eric Evéquoz, les deux amis forment la paire gagnante au niveau valaisan.

C’est l’histoire d’un match aux cartes. Et de deux trajectoires de vie, aussi. Éric Evéquoz, 34 ans, et Sacha Bourdin, 37 ans, sont deux inconditionnels du jass. À eux seuls, ils se partagent le titre de champion valaisan de la discipline depuis 2015 (un sacre remporté cette année par Sacha). Nous les avons affrontés, ils nous ont battus. Faisons table rase et intéressons-nous plutôt à ce que nous ont dévoilé les cartes.
Et justement, elles glissent sur le tapis vert pendant qu’Éric nous explique les règles fondamentales d’un match officiel.

«On joue en atouts imposés, ce qui veut dire qu’on joue quatre fois chaque enseigne (cœur, trèfle, carreau, pique)». Autrement dit, un sept de carreau est juste une mauvaise carte. «On commence par cœur et il n’y a pas d’annonce. Comme c’est moi qui distribue, c’est à toi de lever les cartes en premier.» Soit. Mon jeu est si rouge qu’à s’y méprendre, on croirait qu’il palpite. C’est plutôt bon signe. La partie commence, à l’instar des anecdotes. «Notre premier match ensemble, on l’a joué ici, au Pavillon des sports.» C’était en 2013. «Et on l’avait gagné», ajoute la paire.

Depuis, les deux amis cheminent ensemble sur le circuit valaisan. Car à défaut d’avoir des bonnes cartes, connaître son partenaire est un atout. «Chacun connaît la logique de jeu de l’autre, on a certains automatismes.» 

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J’ai épuisé mes cœurs, je poursuis avec les As. Après la première partie, le score sur l’ardoise indique 157 à rien. Une chance peut-être insolente, mais c’est «un facteur important au Jass, même si ça ne fait pas tout». Non, en effet. À jeu égal, Éric et Sacha savent comment faire pencher la balance en leur faveur. «Se focaliser sur les points, c’est l’erreur typique. Il faut une vue d’ensemble, un jeu dure de la première à la dernière plie.» On l’apprendra à nos dépens, quelques donnes plus tard. «On vous laisse faire une jolie plie avec le bourg, car on sait que c’est la seule que vous ferez». 34 points (contre 123 pour les deux acolytes). On aura gagné une leçon.

 

 

Compétiteurs festifs

Autour de la table, l’ambiance est chaleureuse. Éric et Sacha racontent comment ils se sont rencontrés au match du FC Sion. Les cartes fendent l’air et s’amoncèlent sur le tapis. Puis, à l’image des footballeurs amateurs rassemblés à la cantine après une rencontre, on refait le match. «Tu es sûr que tu n’avais pas de carreaux ?», martèle Éric à l’adresse de son coéquipier. «Sûr ?» Les sourires s’effacent un instant. «On reste des compétiteurs, expliquent-ils, mais dans un esprit festif».

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Lors des tournois organisés par le Jass Club 13 étoiles, Éric et Sacha trinquent volontiers au fil des parties. «Ce sont les jeunes des matchs aux cartes», décrit le président du club, Roger Rudaz. «C’est de leur âge», glisse une autre joueuse qui souligne au passage le caractère sympathique de cette équipe. 

Tisser des liens grâce aux cartes

À la question de savoir s’ils considèrent le jass comme un sport (au même titre que les échecs, par exemple), la réponse est unanime. «Non, pas du tout», lâchent les deux amis dans un rire contagieux. «C’est une passion, sans aucun doute. Mais les parties de cartes, c’est avant tout pour passer un bon moment, pour vivre une expérience humaine.» Le match arrive bientôt à son terme, nous sommes aux coudes à coudes. «On a tissé des liens d’amitié grâce au Jass, reprennent Éric et Sacha. On pense par exemple à Philippe Blanchard, un grand ami et excellent joueur (ndlr: champion valaisan 2014) qui nous a quittés cette année». On décèle une pointe d’émotion dans les regards et dans les voix. Puis, quelques secondes plus tard, les yeux se rivent à nouveau sur le tapis vert.

Le match est terminé. «Ce sera serré», prédit Sacha. Oui, 32 points, le prix de quelques erreurs. Les deux jasseurs n’ont, quant à eux, pas souvent besoin de payer l’addition.
 

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