«Promis, on ne te dit que la vérité. Pas toute la vérité, mais que la vérité.» Jean Clivaz et Philibert Duc sont assis côte à côte. Ils se connaissent depuis toujours. Le premier est né en 1938, le second deux ans plus tard. Les deux Chermignonards s’entendent comme larrons en foire. Entre eux la poignée de main est sincère, affectueuse. Et pourtant. Un grand fossé les sépare. L’un est jaune, l’autre blanc.
Si l’on tend l’oreille, on devine derrière eux des notes de musique. Elles s’échappent de la pièce d’à côté, où l’Ancienne Cécilia et la Cécilia, les deux fanfares de Chermignon, répètent leur concert du centenaire prévu ce soir au Régent de Crans-Montana. Parmi les 80 musiciens en civil, impossible de savoir qui appartient à qui. Même la couleur de leur instrument, à l’origine des noms de clans, n’est plus un critère d’identification. Au chapitre des couleurs, Jean et...