Depuis lundi, le sud-est de la France et la Corse sont en proie à de violents incendies. Pour l’heure, quelque 7000 hectares ont été ravagés par les flammes et 10000 personnes ont dû être évacuées. Au total, 4000 hommes sont mobilisés. Ils sont appuyés par 19 bombardiers d’eau pour venir à bout de l’incendie, le plus dévastateur en France depuis 2003. "Le Nouvelliste" a recueilli le témoignage de quatre Valaisans présents sur place.
"À 2 heures du matin, la rue était pleine"
Venus passer une semaine à Bormes-les-Mimosa (dans le Var), quatre amis ont vécu le sinistre de très proche. "Au début, on ne distinguait qu’une lueur orangée derrière une colline, décrit le premier témoin, Anthony Balet. Puis le feu a progressé en direction des campings et de la côte. Les gens ont dû être évacués".
Les flammes ont ensuite gagné du terrain avant que le vent ne les repoussent en direction de la côte. DR
Dans la rue, la scène est quasi apocalyptique. "Il était 2 heures du matin, l’artère principale était pleine. Des touristes paniquaient, des mères de famille portaient leurs enfants emmitouflés dans des couvertures", reprend Jérémie Fournier, lui aussi spectateur de l’événement. "Une fille tremblait, elle me demandait quoi faire, ajoute Anthony. Je lui ai dit de ne pas paniquer, mais nous étions autant perdus qu’elle".
Le groupe d’amis décide alors de rentrer dans leur appartement et de faire leur valise au cas où les choses s’envenimeraient. "On a eu un coup de stress, mais le vent soufflait dans l’autre direction alors nous sommes restés sur place", confie Jérémie qui estime qu’au plus proches, les flammes devaient se trouver "à un kilomètre" de leur immeuble.
D'importants moyens ont été mobilisés pour lutter contre l'incendie. DR
"J’ai ouvert mes volets, j’ai vu les flammes"
Ville voisine de Bormes-les-Mimosa, les habitants de La Londe-les-Maures ont eux aussi assisté à l’évolution de l’incendie. Parmi eux, Jérôme Constantin, un œnologue sédunois installé dans la région depuis une décennie. "À 4 heures du matin, j’ai ouvert mes volets et j’ai vu les flammes. J’ai réveillé tout le monde sur le domaine pour qu’on soit tous en alerte", explique le gérant de la cave.
Si des vignes de ses confrères ont partiellement été touchées, les siennes sont indemnes. "C’est un drame écologique, mais les pompiers ont fait un travail extraordinaire malgré des vents tourbillonnants. C’était un spectacle à la fois macabre et impressionnant".
Je suis fier de toute la chaîne des soldats du feu et de la remarquable coordination locale. Chaque feu, c'est plus de 500 pompiers engagés. pic.twitter.com/OG0BA8hsGI
— Edouard Philippe (@EPhilippePM) 26 juillet 2017
Ce jeudi, la situation est changeante. Si les principaux foyers ont d'abord été fixés, des reprises - notamment à Bormes-les-Mimosa - ont été signalées.