Elle connaissait le dictionnaire par cœur. On raconte qu’elle en savait même plus que ses instituteurs. Féministe avant l’heure, indépendante, révoltée, Marie Métrailler fait partie de ces figures légendaires. Elle fut extra-ordinaire. Née au début du XXe siècle, elle se passionne pour la lecture, la philosophie et la théologie. Elle rêve à la représentation d’un Dieu plus aimable, s’offusque du manque de liberté des femmes, fréquente René Morax, Marguerite Yourcenar ou François-Alphonse Forel.
En 1938, elle fonde à Evolène un atelier de tissage, relance la production de tissu de lin et de chanvre dans le val d’Hérens et permet, par la même occasion, à de nombreuses femmes de goûter à l’émancipation. «Marie était une femme libre. En leur donnant un emploi, elle permettait aux femmes de ne pas être emprisonnées par les règles de la société», confie Gilbert Maître, président de l’association culturelle Evolèn’art.
© Claude Bernhard